L’industrie aérienne veut que cesse la confusion créée par le décret

Les mesures prises vendredi contre les ressortissants de sept pays musulmans par le gouvernement américain causent des problèmes énormes tant pour les voyageurs que pour les compagnies, a déploré lundi l’Association internationale du transport aérien (IATA), qui demande des précisions rapides.
Dans un bref communiqué au vocabulaire sans équivoque, le regroupement mondial des sociétés aériennes, dont le siège est basé à Montréal, estime que le décret présidentiel a compliqué la tâche des transporteurs alors que ceux-ci composent déjà avec une réglementation importante dans un environnement complexe.
Sans coordination
« Le décret a été signé sans coordination ou avertissement préalable, ce qui a causé de la confusion chez les compagnies aériennes comme chez les voyageurs », a tranché l’organisme. « Ce décret a aussi alourdi le fardeau imposé aux compagnies aériennes par des exigences de conformités confuses, des coûts de mise en oeuvre et la possibilité de sanctions pour non-conformité. »
L’interdiction de 90 jours s’applique à l’Irak, l’Iran, la Syrie, la Libye, le Yémen, la Somalie et le Soudan, des pays considérés comme sources de préoccupation par l’administration Obama, dont les restrictions n’allaient pas aussi loin que celles de M. Trump. Les ressortissants de ces ays qui sont résidents permanents ne seraient pas visés.
Le décret présidentiel, par sa portée et ses conséquences immédiates, a eu pour effet de déclencher des manifestations monstres dans plusieurs grands aéroports américains qui agissent comme plaques tournantes pour des vols internationaux. À l’étranger, le geste a été dénoncé par plusieurs États, dont le Canada, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas.
« Nous demandons que l’administration américaine apporte rapidement des précisions sur la situation actuelle », a poursuivi l’IATA. « De plus, nous pressons tous les gouvernements d’assurer une coordination suffisante préalablement aux modifications des exigences d’entrée » pour que tout le monde soit en mesure de les comprendre.
Les membres de l’IATA, soit plus de 260 sociétés dans 120 pays du monde, assurent le transport de plus de 2,4 milliards de passagers par année, dont un peu moins de la moitié sont des voyageurs internationaux.
En guise de défense, le président Trump a déclaré sur Twitter que « seulement 109 personnes sur 325 000 ont été détenues et interrogées », et que la logistique compliquée a été causée par un problème informatique chez Delta et par les manifestants.
Air Canada
Après avoir pressé le gouvernement américain pour obtenir des éclaircissements sur l’ampleur des mesures, le gouvernement canadien a indiqué en fin de semaine que les détenteurs d’un passeport canadien détenant une double citoyenneté ne sont pas affectés par le décret.
Selon Air Canada, les activités se déroulaient « normalement » lundi. « Nous avons mis en oeuvre une politique de modification de réservation qui prévoit l’annulation des frais de modification et permet le remboursement. Nous nous attendons à ce que le décret présidentiel américain ne touche qu’un très petit nombre de nos passagers », a indiqué dans une déclaration écrite une porte-parole du transporteur Isabelle Arthur. « Les demandes de renseignements concernant les nouvelles règles doivent être adressées aux autorités. »