La croissance des salaires dans le monde a fortement ralenti

Genève — La croissance des salaires dans le monde a fortement ralenti depuis quatre ans, avec un taux de 1,7 % en 2015, à comparer avec 2,5 % en 2012, selon le rapport mondial sur les salaires 2016-2017 (en anglais) de l’Organisation internationale du travail (OIT), une agence de l’ONU, publié jeudi.
Si l’on exclut la Chine, où la croissance salariale a été plus rapide qu’ailleurs avec un taux de 6,9 % en 2015, « la croissance des salaires mondiaux est passée de 1,6 % en 2012 à 0,9 % en 2015 », selon les experts de l’OIT.
Concernant les pays émergents ou en développement du G20, la croissance des salaires réels a aussi beaucoup ralenti, passant de 6,6 % en 2012 à 2,5 % en 2015.
À titre indicatif, dans les pays développés, les salaires ont augmenté de 2,2 % aux États-Unis en 2015, de 1,5 % en Europe du Nord, du Sud et de l’Ouest, et de 1,9 % dans les pays de l’UE.
Gains fragiles
Ces tendances salariales « sont une grande source d’inquiétude », a déclaré lors d’une conférence de presse à Genève Deborah Greenfield, directrice générale adjointe de l’OIT.
« Certains des gains acquis lors des dernières années pourraient être facilement érodés », a-t-elle ajouté.
Selon la responsable de l’OIT, « nous ne voyons pas de volonté politique pour réduire le fossé » entre pays en développement et pays développés.
Inégalités salariales
Selon elle, les inégalités salariales sont particulièrement marquées pour les femmes, qui touchent en moyenne 20 % moins que les hommes en Europe.
Et lorsque qu’on regarde la situation homme-femme dans la tranche de ceux qui gagnent le plus, l’écart de rémunération dépasse les 50 %, ajoute le rapport.
Un « homme p.-d.g. gagne le double d’une femme p.-d.g. » en moyenne, selon un expert de l’OIT.
L’écart salarial dans les entreprises versant les plus hauts salaires moyens est particulièrement important. Au bas de l’échelle, les salariés sont payés en moyenne 7,1 euros de l’heure et au haut de l’échelle, 844 euros de l’heure.
Pour réduire ces écarts, l’OIT préconise plusieurs solutions : la négociation collective, l’autorégulation des rémunérations excessives, et la promotion de la productivité.