Le ministre Arcand défend l’idée de soutenir financièrement les entreprises

Le ministre responsable du Plan Nord, Pierre Arcand
Photo: Jacques Boissinot La Presse canadienne Le ministre responsable du Plan Nord, Pierre Arcand

Le ministre responsable du Plan Nord, Pierre Arcand, estime qu’il est justifié d’investir des fonds publics afin de soutenir des entreprises qui souhaitent venir exploiter les ressources minières sur le territoire québécois. Le gouvernement Couillard promet d’ailleurs que de « grands projets » seront annoncés dans le cadre de sa stratégie l’an prochain, sans toutefois donner davantage de précisions.

En entrevue au Devoir en marge du sommet Arctic Circle sur le développement des territoires nordiques, M. Arcand a défendu le rôle financier joué par l’État québécois dans le cadre du Plan Nord élaboré par les libéraux. « Le gouvernement ne veut pas nécessairement être l’initiateur [de projets miniers]. Mais parfois, lorsqu’il y a des entreprises québécoises, ou même des entreprises étrangères, on peut essayer de contribuer », a fait valoir le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles.

M. Arcand a cité en exemple l’investissement de 125 millions de dollars de fonds publics dans le projet minier de Tata Steel Minerals Canada, près de Schefferville. Cette prise de participation dans le projet, annoncée en juillet, s’accompagne aussi d’un prêt de 50 millions de dollars. Cet apport financier de Québec doit permettre de lancer un projet d’exploitation de minerai de fer, qui serait par la suite exporté.

Le ministre, mais aussi le premier ministre Philippe Couillard plus tôt en journée, ont tous deux vanté le rachat par Québec en mars dernier, au coût de 67 millions de dollars, d’infrastructures portuaires à Sept-Îles. Ces installations permettront de faciliter l’exportation du minerai exploité sur le territoire du Plan Nord.

Un milliard au moins

 

Le gouvernement entend injecter pas moins d’un milliard dans le développement des infrastructures de transport (routes, aéroports, etc.) d’ici 10 ans au nord du 49e parallèle. Près de 700 millions de dollars serviront par exemple au prolongement de la route 138, mais aussi à la réfection de la route 389.

« On fait des investissements dans les infrastructures. On peut se servir de nos fonds pour prêter à des entreprises. Mais le gouvernement ne peut pas se substituer aux opérateurs de mines », a expliqué M. Arcand.

Le gouvernement est néanmoins directement impliqué dans le projet Mine Arnaud, à Sept-Îles. L’État détient 62 % des parts de ce projet, qui divise la région. Qui plus est, même si le projet a été officiellement autorisé en mars 2015, il n’a toujours pas été lancé. Selon ce qu’a indiqué lundi Philippe Couillard, Québec est « toujours à la recherche de partenaires » pour financer ce projet de 850 millions de dollars, mais aussi pour exploiter la mine et acheter le minerai d’apatite qui serait produit.

Confiance

 

Même si certains projets miniers majeurs peinent toujours à se concrétiser, M. Couillard a réaffirmé lundi sa confiance dans le Plan Nord, un projet dans lequel le gouvernement doit investir 1,3 milliard d’ici 2020.

« Il y aura probablement d’autres grands projets qui seront annoncés en 2017. Je ne peux malheureusement pas vous les identifier aujourd’hui, mais il y a d’autres grands projets qui s’en viennent pour 2017 », a-t-il également laissé tomber au cours d’un point de presse en marge du sommet Arctic Circle. Cette rencontre internationale, qui se tient cette semaine à Québec, est d’ailleurs l’occasion pour les libéraux de promouvoir leur Plan Nord, qui doit se déployer sur plus de 70 % du territoire du Québec.

Selon ce qu’a réaffirmé lundi le président-directeur général de la Société du Plan Nord, Robert Sauvé, Québec estime que la nouvelle version de sa stratégie, annoncée en avril 2015, devrait générer des investissements totaux de 50 milliards d’ici 2035, dont au moins 2,8 milliards de fonds publics.

À l’heure actuelle, a dit. M. Sauvé, il existe 11 mines actives sur le territoire du Plan Nord. Un total de 20 projets sont aussi en « développement ».


Québec protégera 20% du territoire, réaffirme Philippe Couillard

Le premier ministre Philippe Couillard a réaffirmé lundi que son gouvernement protégera bel et bien 20 % du territoire du Plan Nord contre tout développement industriel, et ce, d’ici 2020. Ce taux est présentement de 11 %, soit à peine plus de la moitié de l’objectif mis en avant par les libéraux dès 2011. « La cible de 20 % est la destination pour le 31 décembre 2020, donc il y a encore du temps devant nous », a-t-il d’abord dit, au cours d’un point de presse. « Il y a du travail important qui est fait actuellement sur le vaste territoire qui serait ajouté aux aires protégées du Québec. On continue d’avoir non seulement l’ambition, mais aussi le désir de réaliser cet objectif, en le conciliant avec le développement économique. Et je suis persuadé que c’est possible, et on va le faire », a-t-il ajouté.


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