Fournier place Churchill Falls à l’extérieur des discussions sur l’avenir

Jean-Marc Fournier, ministre des Relations canadiennes
Photo: Jacques Boissinot La Presse canadienne Jean-Marc Fournier, ministre des Relations canadiennes

Après avoir ouvert la porte à une renégociation d’un contrat d’approvisionnement en électricité à bas prix de la centrale de Churchill Falls, le gouvernement du Québec a fait marche arrière mercredi.

Le ministre des Relations canadiennes, Jean-Marc Fournier, a situé cette entente dans un « passé » sur lequel les libéraux veulent tourner la page afin de regarder vers « l’avenir » avec Terre-Neuve-et-Labrador (T.-N.-L.).

Durant la période des questions, M. Fournier a rappelé que T.-N.-L. a été incapable, malgré 17 recours juridiques, d’obtenir une modification à la hausse du contrat d’approvisionnement, conclu en 1969. « On s’est toujours défendus, on a toujours dit que le contrat était bon, mais ça, ça reste une conversation du passé, a-t-il dit. On n’y touchera pas, c’est bien beau. Bon. Peut-on regarder l’avenir ? C’est ça qu’on a dit la semaine dernière. »

Ouvert

 

Questionné dans un point de presse sur la possibilité de rouvrir le contrat de Churchill Falls pour inclure la production de la nouvelle centrale de Muskrat Falls, le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand, a affirmé mardi que le Québec était ouvert à tout bon « deal » qui pourrait se présenter, à la condition que Terre-Neuve renonce d’abord à la voie judiciaire.

Mercredi, l’opposition a tenté d’interroger M. Arcand, en chambre, mais c’est M. Fournier, également leader parlementaire du gouvernement, qui a répondu. M. Fournier a affirmé que l’ouverture à la discussion démontrée par le gouvernement ne vise que le projet de Muskrat Falls, auquel Ottawa a accordé récemment une nouvelle aide financière, dénoncée par Québec. « On n’a jamais dit Churchill Falls. On parle de Muskrat Falls », a-t-il dit.

Selon M. Fournier, le gouvernement du Québec est prêt à négocier avec T.-N.-L. pour déterminer l’avenir du développement hydroélectrique des deux provinces. « On a des marchés à l’est, à l’ouest, au sud, a-t-il dit. Comment on peut, ensemble, essayer de trouver une nouvelle façon de voir nos relations commerciales ? »

Mardi, M. Arcand a expliqué que le premier ministre Philippe Couillard avait amorcé des discussions afin « d’enterrer la hache de guerre » avec le premier ministre terre-neuvien, Dwight Ball. Terre-Neuve a récemment décidé de s’adresser à la Cour suprême dans un ultime recours pour contester la valeur du contrat conclu par Hydro-Québec avec Nalcor, la société d’État qui exploite la centrale de Churchill Falls au Labrador, malgré des échecs devant des tribunaux inférieurs.

Muskrat Falls

 

Dans une entrevue à CBC, mercredi, M. Ball a exprimé son ouverture à s’entendre avec le gouvernement québécois, sans toutefois évoquer directement le contrat de Churchill Falls. « Il s’agit d’une occasion à saisir, il s’agit d’une attitude responsable de la part d’un premier ministre de cette province », a-t-il dit.

En raison des dépassements de coûts importants du projet de Muskrat Falls, M. Ball a plutôt parlé d’un partenariat possible dans le cadre d’un autre projet hydroélectrique, également au Labrador, celui de Gull Island.

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