

Le jour où Paris a perdu un peu de son insouciance
« Non, ici, rien n’a changé depuis le 13 novembre. Rien ? Enfin, pas grand-chose. Sinon qu’on ne vit plus tout à fait...
Les attentats terroristes survenus en France en janvier et en novembre 2015 ont fait fuir des touristes, qui ont boudé la première destination touristique mondiale en 2016. Depuis le début de l’année, la fréquentation touristique est en baisse partout en France, et c’est Paris qui ressent le plus durement le coup.
Les données enregistrées depuis le début de l’année pointent toutes dans la même direction : baisse de 7 % de la fréquentation pour l’ensemble de la France et de près de 11 % pour la capitale française.
Paris et ses alentours ont accueilli près de deux millions de visiteurs en moins, ce qui se traduit par un manque à gagner estimé à près d’un milliard d’euros, selon le président du Comité régional du tourisme de Paris Île-de-France, Frédéric Valletoux.
« L’impact est durable et complètement inédit par son importance, a-t-il confié cette semaine à l’Agence France-Presse. Beaucoup de petites entreprises ont un genou à terre. »
Depuis janvier, les arrivées internationales ont chuté de près de 8 % et le taux d’occupation des hôtels parisiens a dégringolé pendant la première moitié de l’année (–9 %). Le Musée du Louvre, une des attractions les plus prisées de la capitale française, a enregistré une baisse de 20 % de sa fréquentation.
Selon le gouvernement Hollande, la France conservera cette année son titre de première destination touristique mondiale en recevant près de 80 millions de touristes étrangers. Mais pour stopper l’hémorragie, elle devra redresser les indicateurs. Il en va de la santé économique du pays, puisque 9 % de son PIB dépend du tourisme.
Début novembre, Paris a présenté un plan qui s’échelonnera de 2017 à 2022 pour donner un nouvel élan au tourisme. Préparé avant les attentats de 2015, il vise une augmentation annuelle de 2 % du nombre de visiteurs.
La stratégie se déclinant en 59 actions souligne l’importance de miser sur les atouts de la ville, comme la culture, l’histoire et la gastronomie, tout en améliorant la sécurité et la propreté. La Ville veut par ailleurs développer la vie nocturne et le tourisme gai.
En début de semaine, le gouvernement français a débloqué plus de 40 millions d’euros pour donner un coup de pouce au secteur touristique de l’Hexagone.
Cette somme devrait notamment permettre d’ajouter des caméras de surveillance, de renforcer la sécurité de sites névralgiques et d’améliorer les infrastructures d’accueil. Le gouvernement souhaite franchir le cap des 100 millions de visiteurs internationaux en 2020.
« Non, ici, rien n’a changé depuis le 13 novembre. Rien ? Enfin, pas grand-chose. Sinon qu’on ne vit plus tout à fait...
Les ratés de la lutte antiterroriste en France.
Un traitement expérimental du stress post-traumatique développé au Québec pour aider les victimes des attentats.
La capitale française a reçu près de deux millions de visiteurs en moins.