La cible d’inflation est maintenue

Des modifications sont apportées à la mesure de l’inflation sous-jacente, excluant des composantes volatiles, comme les prix de l’essence et de l’alimentation.
Photo: Jacques Grenier Le Devoir Des modifications sont apportées à la mesure de l’inflation sous-jacente, excluant des composantes volatiles, comme les prix de l’essence et de l’alimentation.

Après réflexion, le gouvernement du Canada et la banque centrale ont décidé de reconduire la cible d’inflation lui servant de référence en matière de fixation du taux cible du financement à un jour.

La Banque du Canada n’avait pas écarté l’idée d’une hausse de la cible d’inflation. La décision a finalement été prise de maintenir la référence actuelle pour les cinq prochaines années. Ainsi, la cible continue d’être définie en fonction du taux d’augmentation sur douze mois de l’indice des prix à la consommation (IPC) global. Elle demeure fixée à 2 %, le point médian d’une fourchette qui va de 1 à 3 %, a indiqué la banque centrale.

« Il y a 25 ans, soit en 1991, le Canada a adopté un régime de ciblage de l’inflation pour le guider dans la formulation de sa politique monétaire. Depuis, l’inflation mesurée par l’IPC est descendue et s’est maintenue à un niveau avoisinant 2 %, et ne s’est jamais inscrite de façon durable en dehors de la fourchette de maîtrise de l’inflation allant de 1 à 3 %. La production réelle s’est accrue en moyenne de près de 2,5 % par an et la tenue du marché du travail s’est améliorée. En outre, l’inflation, la croissance du PIB réel, le taux de chômage et les taux d’intérêt ont affiché une volatilité bien inférieure », peut-on lire dans le communiqué de l’institution.

Hendrix Vachon, économiste senior au Mouvement Desjardins, a rappelé que la Banque du Canada avait envisagé une hausse de la cible afin de compenser l’effet de la réduction du taux neutre des fonds à un jour. Ce taux neutre, qui oscille présentement autour de 3,25 % contre 4,75 % il y a dix ans, traduit la diminution de la croissance moyenne de l’économie canadienne au fil des ans.

L’économiste relève cependant que des modifications sont apportées à la mesure de l’inflation sous-jacente, excluant des composantes volatiles, comme les prix de l’essence et de l’alimentation. Ces nouveaux indices « sont beaucoup plus difficiles à communiquer et à comprendre. Leurs évolutions peuvent aussi diverger, comme c’est le cas actuellement, ce qui envoie des signaux contradictoires sur les futures décisions de politique monétaire », a-t-il précisé.

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