Les tragédies aériennes sont en diminution

Les statistiques de l’IATA sur les accidents d’avion ne tiennent pas compte des attentats, comme celui perpétré contre un appareil de la compagnie russe Metrojet au départ de l’Égypte (notre photo), ou des actes délibérés.
Photo: Archives AFP Les statistiques de l’IATA sur les accidents d’avion ne tiennent pas compte des attentats, comme celui perpétré contre un appareil de la compagnie russe Metrojet au départ de l’Égypte (notre photo), ou des actes délibérés.

La dernière année a été « extraordinairement sûre » en matière de sécurité aérienne en dépit de tragédies qui ont frappé les esprits, se félicitent les transporteurs.

On n’a eu à déplorer que 68 accidents d’avions commerciaux sur un total de 37,6 millions de vols en 2015, a rapporté lundi l’Association du transport aérien international (International Air Transport Association en anglais, ou IATA). C’était une baisse par rapport aux 77 accidents survenus en 2014 et la moyenne annuelle de 90 depuis cinq ans.

Quatre de ces accidents ont entraîné la mort de passagers ou de membres d’équipage pour un total de 136 décès sur 3,5 milliards de passagers transportés en 2015. Encore là, c’était un bilan nettement moins lourd que les 641 décès de l’année précédente et la moyenne annuelle de 504 morts des cinq dernières années.

Ces statistiques ne tiennent pas compte toutefois de l’écrasement délibéré causé par le copilote d’un appareil de la compagnie allemande Germanwings dans les Alpes françaises en mars ni de l’explosion au décollage d’une bombe placée par des terroristes à bord d’un vol de la compagnie russe Metrojet en partance d’Égypte en octobre, qui ont tous deux entraîné le décès de 374 passagers et membres d’équipage. L’IATA ne tient pas compte de ces tragédies dans ses statistiques d’accidents parce qu’elles sont le fruit « d’actes délibérés d’intervention illicite ». On avait fait de même en 2014 pour l’écrasement du vol de la Malaysia Airlines.

« 2015 a été une autre année de contrastes sur le plan de la sécurité de l’aviation. Pour ce qui est des accidents mortels, ce fut une année extraordinairement sûre. Et les données sur la tendance à long terme indiquent que l’aviation est de plus en plus sûre, a déclaré Tony Tyler, directeur et chef de la direction de l’IATA, dont le siège social est à Montréal. Et pourtant, nous avons été choqués et horrifiés par ces actes délibérés, soit la destruction des vols 9525 de Germanwings et 9268 de Metrojet. Bien qu’il n’y ait pas de solution aisée aux problèmes de santé mentale et de sécurité qui sont apparus lors de ces deux tragédies, l’aviation poursuit ses efforts en vue de réduire le risque que de tels événements surviennent à nouveau. »

Écarts entre pays

 

De grands écarts s’observent entre les différentes parties du monde en matière de sécurité du transport aérien comme en bien d’autres choses. Depuis cinq ans, le monde affiche par exemple la moyenne d’un peu moins d’un accident majeur par deux millions de vols d’avions à réaction, et sans que cela mène nécessairement au décès d’une personne. Cette moyenne est d’environ un accident pour 7,5 millions de vols en Amérique du Nord et d’un accident pour 5,5 millions de vols en Europe, mais d’un pour presque deux millions en Asie-Pacifique, d’un pour 1 million en Amérique latine ainsi qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et d’un accident pour 270 000 vols en Afrique subsaharienne.

« La sécurité en Afrique progresse. […] Néanmoins, amener l’Afrique au niveau mondial de performance demeure un défi », a expliqué Tony Tyler avant d’encourager les transporteurs et les pays d’adopter le plus rapidement possible les normes et pratiques recommandées par son association et l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), une agence spécialisée des Nations unies, elle aussi basée à Montréal.

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