L’humiliation de Donald Trump

New York — Le site Internet du magazine Forbes estime à 4,5 milliards la fortune personnelle du magnat de l’immobilier Donald Trump dans le classement qu’il a publié mardi, un chiffre contesté par le candidat à la primaire républicaine. L’homme d’affaires a affirmé à plusieurs reprises que son patrimoine atteint 10 milliards.
« Après avoir interrogé plus de 80 sources et consacré des ressources inédites à l’évaluation d’un seul patrimoine, nous arrivons à moins de la moitié, 4,5 milliards, tout en considérant que ce chiffre est le plus élevé que nous ayons jamais eu pour lui », indique Forbes dans un article publié mardi.
« Je suis candidat à la présidentielle. Je pèse beaucoup plus que ça », rétorque, dans le même article, le médiatique milliardaire qui est actuellement en tête des sondages pour les primaires républicaines. « Je ne présente pas bien, pour être franc. J’ai l’air mieux si je pèse 10 milliards que si j’en vaux 4 », a-t-il ajouté.
Le magazine rappelle que l’écart entre les calculs de Forbes et ceux de Trump est une constante depuis qu’il a intégré la famille des milliardaires, durant les années 1980. Le rapport était même initialement du simple au triple, selon les estimations du magazine. Durement affecté par la crise de l’immobilier, Donald Trump a quitté le classement de Forbes de 1990 à 1996.
Les deux diffèrent notamment sur la valeur de la marque Trump, que son équipe évalue aujourd’hui à plusieurs milliards de dollars quand Forbes estime qu’on ne peut lui associer un prix.
« Je crois que vous voulez me présenter comme le plus pauvre possible. Vous allez avoir l’air minable », a-t-il dit au magazine. « Forbes est un magazine en faillite, qui ne sait pas de quoi il parle. C’est tout ce que je peux dire, parce que c’est gênant pour moi. »
Les habitués
Autrement, Bill Gates est toujours, et de loin, l’homme le plus riche des États-Unis, avec 76 milliards de dollars de fortune personnelle, selon le classement publié mardi sur le site du magazine Forbes, qui témoigne de la montée en puissance des milliardaires d’Internet.
Le cofondateur de Microsoft arrive en tête pour la 22e année de suite. En 1993, il avait succédé à l’investisseur Warren Buffett, qui arrive cette année, une nouvelle fois, en deuxième position, avec 62 milliards.
Plus encore que ces dernières années, le haut du classement se partage entre des habitués, souvent à la tête d’empires industriels, et de jeunes entrepreneurs enrichis grâce à l’explosion d’Internet. Buffett, les frères Charles et David Koch (41 milliards chacun, respectivement 5e et 6e), ainsi que les Walton, héritiers du géant de la distribution Wal-Mart, ou les Mars, liés au puissant groupe agroalimentaire du même nom, sont des exemples de fortune à l’ancienne.
Ils sont désormais rejoints par le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos (47 milliards, 4e), par celui de Facebook, Mark Zuckerberg (40,3 milliards, 7e) ou ceux de Google, Larry Page (10e, 33,3 milliards) et Sergey Brin (11e, 32,6 milliards).
Le premier canadien, David Thomson (médias), arrive au 25e rang avec une fortune évaluée à 25,5 milliards.
Toutes ces grandes fortunes étant liées à une ou plusieurs sociétés, leur patrimoine fluctue sensiblement en fonction du cours de l’action, la plupart de ces entreprises étant cotées (à l’exception de Koch Industries et de Mars).
Entre les deux univers de l’industrie et d’Internet, se glissent le fondateur de l’éditeur de logiciels Oracle, Larry Ellison (47,5 milliards, 3e), l’ancien maire de New York Michael Bloomberg (38,6 milliards, 8e), ou le magnat des casinos Sheldon Adelson (22,3 milliards, 15e).
Confirmant une tendance récente, la population des ultra-riches ne cesse de croître. Il fallait, cette année, au moins 1,7 milliard pour entrer dans la liste des 400 de Forbes, alors que 1,55 milliard suffisait l’an dernier.