Dans la tourmente, Bombardier nomme un nouveau président

Éric Martel
Photo: Bombardier Éric Martel

Moins de deux ans après sa nomination, Éric Martel quitte son poste de président de la division Avions d’affaires de Bombardier, alors même que l’entreprise traverse une période difficile de son existence marquée notamment par plusieurs centaines de mises à pied.

Lundi soir, une porte-parole de Bombardier, Isabelle Rondeau, a refusé de dire les raisons qui motivent la séparation entre l’entreprise et celui qui évoluait au sein de Bombardier depuis treize ans. M. Martel quitte Bombardier pour « relever de nouveaux défis », a simplement fait savoir Mme Rondeau, tout en insistant sur les compétences et le parcours de son remplaçant, David M. Coleal.

Ce dernier a déjà travaillé chez Bombardier entre 2008 et 2011 à titre de directeur général pour le programme des avions Learjet. Après trois ans, il avait ensuite quitté Bombardier pour occuper le poste de vice-président exécutif et directeur général de Spirit Aerosystems, qui est l’un des grands fabricants de fuselages, d’ailes et de supports de réacteurs pour les avions, notamment.

L’entreprise du Kansas entretient des liens étroits avec Bombardier, alors qu’elle a entre autres travaillé sur le projet des CSeries, où elle était responsable de la fabrication des « mâts » qui relient les ensembles des réacteurs et des moteurs aux ailes des appareils.

Alain Bellemare, président et chef de la direction de Bombardier, assumera l’intérim en attendant l’entrée en fonction de M. Coleal le 15 juin.

Dans une déclaration envoyée aux médias, lundi en fin de journée, M. Bellemare indique que David Coleal fait sa marque en stimulant la performance des entreprises où il évolue. « Il est reconnu pour instaurer un climat qui allie rationalisation et esprit critique, améliorant l’exécution, la compétitivité et les résultats financiers », a affirmé M. Bellemare.

Bombardier dans la tourmente

 

Le départ d’Éric Martel à titre de président de la division Avions d’affaires de Bombardier survient cinq jours après que ce dernier eut fait l’annonce de la disparition de 1750 postes au sein même de cette vision.

Il disait alors dans une note interne obtenue par La Presse canadienne qu’il s’agissait d’« une décision difficile, mais nécessaire ». La majorité des postes qui disparaissent le sont dans les usines montréalaises de l’avionneur.

Dans son message, il affirmait que les commandes de « l’ensemble du secteur » de l’aviation d’affaires ont subi les contrecoups de l’incertitude qui plane en Amérique latine, en Chine ainsi qu’en Russie.

Lundi soir, la porte-parole de Bombardier a confirmé que le nouveau président de la division Avions d’affaires devra notamment jongler avec les défis relatifs au dossier des avions Global.

Les suppressions de postes annoncées chez Bombardier sont grandement liées à la baisse de la production des appareils Global 5000/6000, avait déjà fait savoir Bombardier.

Le président et chef de la direction de Bombardier est actuellement à Genève, où il participe au salon annuel de l’aviation d’affaires européenne (EBACE). « Il n’y aura pas de grandes annonces, mais on fera un bilan du marché des avions d’affaires au cours des prochaines heures », a déclaré la porte-parole de Bombardier, Isabelle Rondeau.

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