L’économie du Québec devra miser sur ses exportations

Photo: Jacques Grenier Le Devoir

Dans ses dernières prévisions, Services économiques RBC dresse le portrait d’une activité économique appelée à manquer de dynamisme au Québec cette année et l’an prochain. Les exportations vont composer l’essentiel du carburant.

 

Craig Wright entrevoit une croissance plus forte de l’économie québécoise cette année par rapport à 2013. Mais il doit du même souffle abaisser sa cible pour cette année, de 1,9 à 1,7 %, sous le poids d’« une perte de vitesse de l’activité intérieure », a souligné le premier vice-président et économiste en chef. Pour 2015, à peine les investissements des entreprises viendront-ils se greffer à la contribution du commerce extérieur pour justifier une progression de 1,8 % du PIB.

 

À l’échelle canadienne, avec l’Alberta pétrolière se démarquant au sommet de la liste, la croissance devrait atteindre les 2,4 % cette année pour passer au rythme de 2,7 % l’an prochain. L’économiste rappelle dans sa lecture que les exportations venant du secteur de l’énergie sont de 27 % supérieures au sommet d’avant la récession.

 

Marché extérieur

 

Le secteur extérieur va continuer à être la principale source d’alimentation de l’économie canadienne, alors que l’endettement élevé des ménages et les tensions freinant l’accès au marché du logement seront omniprésents. Il faudrait cependant retenir que la vigueur des exportations s’étend depuis peu aux autres secteurs.

 

Une réalité salutaire pour le Québec. « Des signes indiquent que l’économie se tourne davantage vers des sources externes de croissance. C’est une bonne chose, car il semble que bon nombre de secteurs axés sur le marché intérieur affichent un niveau d’activité inférieur à ce qu’il était l’an dernier », a souligné Craig Wright, qui ajoute : « Les exportations du Québec font preuve d’une vitalité impressionnante. » Reprenant les données récentes de l’Institut de la statistique du Québec, il retient que les exportations québécoises ont fortement augmenté, de 6,6 % d’une année par rapport à l’autre, au cours du premier semestre de 2014.

 

Mais les entreprises demeurent encore réticentes à investir et à embaucher. Pour leur part, les ménages dépensent avec parcimonie et les dépenses publiques sont « limitées par les pressions budgétaires intenses auxquelles tous les paliers du gouvernement sont confrontés ». S’ensuit, ainsi, une stagnation du marché de l’emploi au Québec depuis le début de l’année.

 

« RBC croit tout de même qu’une croissance extérieure dynamique et durable se répercutera progressivement sur le marché intérieur. Entre autres, de plus en plus de signes indiquent que la hausse de la demande des États-Unis n’est pas un phénomène éphémère et devrait raviver la confiance des entreprises et les inciter à investir et à embaucher », ajoute l’institution.

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