Wall Street finit sur une chute, plombée par l’écrasement d’un avion en Ukraine

Wall Street a dégringolé jeudi, plombée par l’annonce de l’écrasement d’un avion de ligne dans l’Est ukrainien, qui pourrait avoir été abattu, les investisseurs craignant les conséquences sur l’économie mondiale d’une nette escalade des tensions dans cette région en crise.

 

Selon les chiffres à la clôture, le Dow Jones, qui avait fini à des records la veille, a plongé de 0,9 % soit 161,39 points à 16 976,81 points et le Nasdaq de 1,4 % ou 62,52 points à 4363,45 points. L’indice élargi S P 500 a glissé lui de 1,2 % ou 23,45 points à 1958,12 points.

 

Les Bourses européennes avaient elles aussi été touchées de plein fouet plus tôt par ces incertitudes et terminé en forte baisse : la place parisienne a reculé de 1,2 %, à Francfort l’indice Dax a chuté de 1,1 % et la Bourse de Londres a lâché 0,7 %.

 

Signe de la nervosité sur le marché, l’indice VIX, dit « indice de la peur », a explosé et s’est envolé de 32,7 %, retrouvant des niveaux plus vus depuis la mi-avril.

 

Le marché, plutôt hésitant en début d’échanges, s’est brusquement retourné quand les investisseurs ont appris qu’un avion de ligne malaisien parti d’Amsterdam pour Kuala Lumpur s’était écrasé dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine. Cette zone est au coeur des affrontements entre le gouvernement de Kiev et les insurgés pro-russes depuis plusieurs mois.

 

Très mauvaise nouvelle

 

Alors que le marché se situait la veille encore à des records, « toutes les bonnes nouvelles que nous avons eues ont été neutralisées : il n’y a que la tragédie ukrainienne qui a compté », a noté Peter Cardillo de Rockwell Global Capital. « C’est franchement une très mauvaise nouvelle », a renchéri Gregori Volokhine de Meeschaert Financial services. « Cela remet en cause la sécurité des routes aériennes dans cette région du globe et dans d’autres régions », comme au Proche-Orient, où les tensions étaient également à leur comble. »

 

Les opérateurs ont aussi noté avec angoisse la flambée des prix du pétrole, qui risquait, si elle se poursuivait, de peser sur la reprise économique mondiale : le brut WTI coté à New York a gagné 2 $US sur la séance.

 

Le marché obligataire, vers lequel se réfugient les opérateurs en temps d’incertitude, tout comme l’or ou le yen, a fortement progressé.

 

Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a chuté à 2,475 % contre 2,538 % mercredi soir et celui à 30 ans à 3,290 % contre 3,348 % la veille.

 

À Toronto, la Bourse a également clôturé en territoire négatif, jeudi, les opérateurs ayant en grande partie préféré ne pas courir de risques. L’indice composé S P/TSX du marché torontois a perdu 21,86 points, à 15 204,48 points. Les pertes ont été légères, les actions du secteur de l’or ayant fortement augmenté, tout comme les prix du métal précieux.

 

Nerveux, les investisseurs ont fait grimper le cours de l’once d’or pour livraison en août à 1316,90 $US, en hausse de 17,10 $US, sur le marché des métaux à New York. La réaction empreinte de prudence des investisseurs a fait perdre 11 centièmes au dollar canadien, à 92,95 ¢US.

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