Projet diamantifère - La route 167 complétée, Stornoway cherche du financement pour sa mine

Le prolongement de la route 167 dans le Nord-du-Québec est maintenant terminé. Les véhicules de construction peuvent désormais partir de Témiscamie pour se rendre sur le site minier du projet Renard situé près des monts Otish en plein coeur du Québec. La compagnie Stornoway, qui compte y construire la première mine de diamants, confirme que les 240 kilomètres de route sont achevés.
« Il est maintenant possible de se rendre directement au site du projet Renard en empruntant une route permanente. La jonction des tronçons a été réalisée deux mois plus tôt que prévu », a indiqué Matt Manson, le président et chef de la direction de Stornoway.
En entrevue avec Le Devoir, le vice-président aux Affaires publiques de la minière, Ghislain Poirier, a confirmé que « le budget du prolongement de la route a été respecté et qu’il est même en deçà ». Selon une entente conclue entre Québec et Stornoway en décembre 2012, les coûts du chemin Renard, estimés à 77 millions, ont été financés en grande partie par une facilité de crédit non garantie du gouvernement.
Bien que la route soit complétée, Stornoway cherche toujours à financer son projet de mine de diamants, qui doit produire annuellement 2 millions de carats. Sur les 750 millions de dollars nécessaires pour construire la mine, la compagnie minière doit encore trouver 250 millions. « Le syndicat bancaire avec qui nous négocions nous a permis d’assurer 475 millions d’investissements, mais nous devons encore chercher le reste, affirme M. Poirier. Le contexte mondial est difficile pour attirer des investissements dans les ressources naturelles, on sent une frilosité des marchés, mais ce n’est pas insurmontable », ajoute-t-il.
M. Poirier tient toutefois à dire que l’entreprise est en train de négocier des ententes particulières avec différentes « entités de financement » et qu’elle peut toujours émettre plus d’actions même si ce n’est pas ce qu’elle privilégie.
Malgré ces problèmes de financement, Stornoway a bon espoir de pouvoir entamer la construction de la mine à la fin de l’année et commencer ses opérations à la fin 2015. « Nous maintenons notre échéancier », affirme M. Poirier.
« Le contexte est bon pour la construction. Les prix des entrepreneurs ont baissé depuis deux ans et sont plus bas que ce que nous avions estimé dans nos études de faisabilité »,dit-il.
Depuis août, l’entreprise détient d’ailleurs toutes les autorisations nécessaires pour aller de l’avant avec le projet Renard, qui devrait générer, une fois en activité, des revenus annuels d’environ 450 millions selon les estimations. Stornoway se montre par contre prudente lorsqu’il est question de transformer ses diamants au Québec. L’an passé, un porte-parole de l’entreprise avait affirmé que les diamants bruts seraient exportés directement à l’étranger. « Nous n’avons pas encore complété notre stratégie de marketing, nous allons le faire avant le début de production, mais tout n’est pas encore attaché », affirme M. Poirier. En insistant un peu pour savoir si la compagnie envisage de vendre ses diamants à des clients du Québec, M. Poirier affirme : « Notre créneau est l’exploitation minière. Nous sommes des mineurs ; est-ce qu’on demande au producteur de blé de produire du pain ? »