Sans-fil - Le syndicat de Telus plaide pour la desserte des milieux ruraux

Les employés de Telus au Québec ajoutent leur voix syndicale à cette opposition contre les règles du gouvernement fédéral visant à faciliter l’entrée en scène d’un nouveau joueur en accordant un accès privilégié à l’industrie canadienne du sans-fil. On sort, ici, la carte du développement régional et de la desserte des milieux ruraux, qui pâtiraient de l’action d’un Verizon ne s’activant que sur les segments les plus lucratifs et les plus densément peuplés.

 

Le 17 septembre prochain, Industrie Canada doit lancer le processus d’appel d’offres pour la vente aux enchères d’ondes publiques, prévue en janvier. Le spectre de 700 MHz mis à l’encan est qualifié de crucial. Selon les règles actuelles, deux des quatre blocs offerts sont réservés à des nouveaux venus. Courtisé par le gouvernement fédéral, le géant américain Verizon pourrait se les approprier, à des conditions favorables, craint-on.

 

« Un joueur de l’envergure de Verizon serait capable de s’introduire facilement dans les marchés urbains lucratifs et négligerait les collectivités rurales. De plus, rien ne prouve que les consommateurs québécois profiteraient de l’arrivée de ce nouveau joueur », a indiqué mardi Jean-Paul Laviolette, président du Syndicat des agents de maîtrise de Telus, affilié au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). « Verizon est une entreprise bien établie faisant plus de trois fois la taille de Telus, Rogers et Bell ensemble. Malgré cela, le gouvernement conservateur fédéral veut faciliter son entrée au Canada », poursuit le communiqué.

 

« La politique gouvernementale donnant à Verizon des conditions préférentielles d’entrée sur le marché sans fil lui permettant d’utiliser les réseaux de Telus n’a tout simplement aucun sens », a renchéri Diane Gagné, présidente du Syndicat québécois des employés de Telus. Le premier abrite 650 membres au Québec, et le second, 900. Pour sa part, le SCFP compte plus de 111 000 membres au Québec, dont 9200 dans le secteur des communications.

 

Ils ont été précédés par le syndicat représentant des employés de Telus et Shaw à travers le pays, qui soutenait, le 15 août dernier, que rien ne garantissait aux Canadiens des forfaits cellulaires moins chers, ajoutant que le géant américain Verizon s’attarderait aux lucratifs marchés urbains, ignorant les collectivités rurales.

 

Politique irréfléchie

 

Le 29 juillet dernier, un autre puissant syndicat faisait son entrée dans le mouvement d’opposition à la politique fédérale. Avec un communiqué coiffé du titre de « La cour à Verizon doit cesser », le Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) estimait qu’« accorder des droits spéciaux aux ondes publiques (spectre) à l’une des plus grandes compagnies au monde pour faire l’acquisition de petits joueurs et des réseaux existants est sans doute l’une des politiques les plus irréfléchies du gouvernement Harper à ce jour. […] Faire un rabais sur le spectre à une entreprise américaine ultra riche est absurde. »

 

Tous souhaitent que les fournisseurs de services sans fil puissent mener leurs activités sur un pied d’égalité.

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