Marée noire: BP promet une défense vigoureuse

Londres — Le groupe BP a martelé mardi qu’il allait se battre « vigoureusement » contre les accusations de faute lourde et les demandes de compensations de la justice américaine qu’il juge « excessives », lors du procès au civil sur la marée noire de 2010 qui débute lundi aux États-Unis.

Pour éviter de payer encore des milliards de dollars, le géant pétrolier britannique a assuré qu’il « se défendra vigoureusement contre les accusations de faute lourde », dans un communiqué à moins d’une semaine de l’ouverture de son procès au civil le 25 février devant un tribunal de La Nouvelle-Orléans. « Les États-Unis sont fin prêts pour le procès », a rétorqué de son côté un porte-parole du département américain de la Justice, Wyn Hornbuckle, pour l’AFP mardi. « Nous avons l’intention de prouver que BP a fait preuve de négligence grave et commis une faute lourde en causant la marée noire » il y a près de trois ans dans le golfe du Mexique, a-t-il poursuivi, conformément à l’annonce faite en novembre par le ministre américain de la Justice, Eric Holder.


L’explosion le 20 avril 2010 de la plateforme Deepwater Horizon, à 80 kilomètres au large de La Nouvelle-Orléans, avait fait onze morts et répandu des centaines de millions de litres de brut jusqu’à la fermeture du puits quatre mois plus tard.


« C’était un accident tragique, résultant de plusieurs causes et impliquant de multiples parties. Nous pensons fermement que nous n’avons pas commis de faute lourde », a insisté mardi le directeur juridique de BP, Rupert Bondy. Alors que BP a « toujours été ouvert à des règlements à l’amiable en des termes raisonnables », selon M. Bondy, le groupe a décidé d’affronter la justice civile car les demandes de compensations étaient « excessives et sans rapport avec la réalité ».


Si la faute lourde était prouvée, la sanction infligée à BP pourrait atteindre 4300 $US par baril de pétrole ayant fui de la plateforme, a-t-on appris auprès de BP. Dans le cas contraire, la pénalité serait d’un maximum de 1100 $US par baril. Étant donné que le gouvernement américain estime que 4,9 millions de barils se sont échappés, l’amende pourrait atteindre 21 milliards en cas de faute lourde et 5,39 milliards si la faute lourde n’était pas prouvée.


BP veut de son côté que le chiffre de 3,1 millions de barils soit retenu pour calculer l’amende car il juge le chiffre des autorités surestimé de 20 % et souhaite que les 810 000 barils que le groupe a récupérés avant qu’ils n’atteignent le rivage soient retranchés.

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