Le patron de Questerre prend la tête du lobby du pétrole et du gaz

Michael Binnion
Photo: Jean-François Leblanc Michael Binnion

Le président et chef de la direction de Questerre, Michael Binnion, prend la tête de l’Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ) au moment où le lobby traverse une période trouble.


M. Binnion, originaire de l’Alberta, assurera l’intérim de la présidence de l’APGQ jusqu’à l’élection du successeur de l’ancien premier ministre du Québec Lucien Bouchard et de l’ancien président-directeur général d’Hydro-Québec André Caillé en juin.


« C’est parfait. Michael s’est beaucoup dévoué pour l’association », s’est réjoui le président de Gastem, Raymond Savoie.


Une arrivée, un départ. Le directeur général de l’APGQ, Stéphane Gosselin, a quant à lui tourné le dos à l’APGQ. Il était en selle depuis plus de deux ans et demi. M. Gosselin avait pris la direction de l’APGQ le 30 août 2010, soit trois jours après avoir quitté son poste de chef de cabinet du ministre du Développement économique Clément Gignac.


L’APGQ, « une association en difficulté », est plongée dans une « réorientation », un « changement de cap […] qui n’est pas encore bien défini », a précisé M. Savoie.


Après avoir vu Talisman et Junex quitter ses rangs, l’APGQ cherche à renouveler son effectif, courtisant assidûment Pétrolia ainsi que des « petits joueurs ». « Je suis certain que Junex va regretter un peu [son départ de l’Association]. Avec le temps, ils vont peut-être revenir », a dit M. Savoie, qui s’explique d’ailleurs toujours mal le retrait de Junex de l’APGQ.


«Orwellienne»


Dans sa dernière chronique sur « Le blogue de Michael », M. Binnion égratigne durement la décision du gouvernement péquiste de confier le mandat d’analyse des impacts de l’exploration et de l’exploitation du gaz de schiste au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) - noyauté par « des opposants au gaz de schiste notoires » -, qualifiant la démarche d’« orwellienne ». « Ce gouvernement [...] semble aimer l’exploration, sauf si l’exploration [connaît] du succès. Ils accordent des permis et des incitatifs financiers pour l’exploration. Mais si vous trouvez quelque chose, ils vous donnent un moratoire, en attendant une étude du BAPE. Puis si vous coopérez, ils vous donnent un moratoire en attendant une étude environnementale stratégique. Et si vous coopérez encore, ils remplacent les gens au BAPE et vous redonnent un moratoire, en attendant une autre étude du BAPE », dénonce-t-il.


Le ministre de l’Environnement, Yves-François Blanchet, a commandé une consultation générique du BAPE sur le gaz de schiste, confiant ainsi à l’organisme l’étude environnementale stratégique lancée sous le gouvernement libéral.

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