Deloitte informe - La dynamique économique est devenue autre

Etienne Plamondon Emond Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Coopératives-Sommet international

Le 11 octobre prochain, Deloitte dévoilera, au Sommet international des coopératives de Québec, une étude sur la productivité, la capitalisation et le financement des coopératives. Un constat sur les enjeux actuels auxquels sont confrontés les acteurs du mouvement coopératif s’en dégagera, mais, surtout, cette étude émettra de nombreuses recommandations, à l’intention de tous les types de coopérative à travers le monde, sur les manières de se financer.

Clarence Turgeon, leader de marché au bureau de Québec de Deloitte, qui est l’un des associés ayant participé à l’élaboration de la recherche, explique qu’« aujourd’hui le financement est un élément essentiel de la stratégie d’affaires des entreprises. Les coopératives ne font pas exception à ça. » Lors d’une entrevue téléphonique accordée au Devoir, il ajoute que le but de leur étude consiste à « voir de quelle façon on peut donner des outils aux coopératives et voir les différentes sources de financement auxquelles elles peuvent avoir recours à des fins concurrentielles ».


M. Turgeon évoque le fait que, à ce sujet, l’étude cherchera à inciter les dirigeants à explorer de nouvelles approches. « Traditionnellement, les coopératives se finançaient presque tout le temps de la même façon, soit avec des surplus accumulés au fil des ans à travers les activités ou par la capitalisation de l’avoir des membres. Il y a d’autres outils qui s’offrent à elles maintenant et certaines d’entre elles ont déjà utilisé ces outils. »


En effet, certaines coopératives ont modifié leurs façons de faire dans ce domaine. « Il s’agit de partager, à travers l’ensemble des coopératives, ces sources de financement qui sont assez novatrices. »


Nouvelle dynamique


Certaines démarches ne tirent pas nécessairement leurs origines du mouvement coopératif, précise-t-il. Parfois, « la question porte sur la façon dont les coopératives peuvent intégrer ces outils dans leur mode de gestion », avec les contraintes propres à leur modèle.


L’étude se penchera aussi sur les moyens pour les coopératives de « faire face aux enjeux de la réglementation, qui impose d’avoir plus de capital dans certains cas, pour être capable de poursuivre leurs activités ». Car cette étude constitue le premier sondage international réalisé par Deloitte sur le sujet depuis la crise financière de 2008. Or la dynamique économique dans laquelle s’inscrivent les coopératives s’est métamorphosée dans les dernières années.


Certaines réglementations plus strictes, instaurées pour éviter de nouveaux dérapages depuis la crise financière, affectent par ricochet les coopératives. « La réglementation est souvent aujourd’hui faite pour des modèles d’entreprise commerciale standards. Les coopératives, étant des acteurs de l’activité économique, lui sont aussi assujetties. »


Les accords de Bâle III, par exemple, exigent une hausse du ratio de fonds propres dans les établissements financiers, afin d’éviter une nouvelle crise des liquidités. Les coopératives financières doivent donc se rapprocher des mêmes normes pour ne pas être décotées par les agences de notation. Les mutuelles d’assurance doivent elles aussi, dans la même logique, respecter le plus possible les normes de Solvabilité II, régissant le minimum de fonds propres chez les assureurs.


L’étude mettra aussi en lumière les stratégies de certaines coopératives pour affronter les « nouveaux enjeux de compétitivité dans l’activité économique. Elles aussi, elles font face à des questions de coût, comme toutes les entreprises commerciales standards », ajoute M. Turgeon.


Ce dernier croit que cette étude pourrait devenir un document de référence pour les dirigeants de coopérative. « Ils ont toujours essayé d’être de bons citoyens corporatifs, d’aborder tous les enjeux qui touchent toutes les parties prenantes gravitant autour des coopératives, que ce soit les clients, les membres, etc. C’est un élément de réflexion de plus pour assurer la pérennité des coopératives dans le futur. »


Collaborateur

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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