Les syndiqués de Ford acceptent leur nouvelle convention collective

Toronto — Les travailleurs syndiqués du fabricant automobile Ford ont accepté dimanche une nouvelle convention collective qui entraînera la création de plus de 600 emplois, mais diminuera les salaires des nouveaux employés.

Le syndicat des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA-Canada) a annoncé que, sur l’ensemble de ses membres ayant voté cette fin de semaine, 82 % avaient accepté l’entente, la première à être obtenue en ces temps de négociations avec les trois géants de l’automobile nord-américains. TCA-Canada représente plus de 4500 employés syndiqués de Ford, et 3000 d’entre eux ont exercé leur droit de vote, a indiqué une porte-parole du syndicat.


TCA-Canada et General Motors se sont entendus il y a trois jours sur une entente de principe, et les membres de ce syndicat doivent se prononcer sur l’accord mercredi et jeudi.


Les discussions se poursuivent avec Chrysler, le seul des trois géants américains de l’automobile à ne pas encore être parvenu à une entente avec TCA-Canada. Le syndicat dit espérer trouver un terrain d’entente au cours de la semaine, et les discussions doivent reprendre lundi. Le syndicat a le droit de déclencher une grève si les discussions stagnent, et il a promis de donner un avis de 24 heures si cette option était choisie.


Entre-temps, TCA-Canada se félicite de l’entente qu’il a conclue avec Ford, car elle a permis de garder les emplois actuels et même d’en créer de nouveaux au Canada, et ce, dans un climat d’incertitude économique. « Cette entente permet à nos usines de demeurer dans une position de choix et d’assurer un futur prometteur à l’industrie automobile canadienne », a indiqué le président de TCA-Canada, Ken Lewenza, dans un communiqué.


La hausse de la valeur du dollar canadien est l’une des problématiques à laquelle les fabricants automobiles sont confrontés, eux qui tentent de garder leurs coûts d’exploitation à un niveau comparable à celui des États-Unis.


Les trois fabricants avaient d’abord suggéré des baisses de salaire permanentes pour les nouveaux employés, mais le syndicat s’y était farouchement opposé.


En vertu de l’entente conclue avec Ford, les nouveaux employés recevront 60 % du plein salaire, qui sera atteint après 10 ans, plutôt qu’en six années, comme le stipulait la précédente convention collective. Ces nouveaux employés disposeront aussi d’un régime de pensions hybride, plutôt que d’un régime à prestations déterminées comme les travailleurs actuels.


L’entente de quatre ans ne prévoit pas d’augmentation ou de changements aux régimes de retraite des employés actuels. Chaque employé recevra 2000 $ par an à sa deuxième, troisième et quatrième année de travail afin de compenser la hausse du coût de la vie, en plus d’une prime de ratification de 3000 $.


Dans un communiqué, Ford a déclaré que l’entente permettra également la création de 600 emplois dans l’usine Ford d’Oakville, en Ontario, et de 35 emplois dans ses installations de Windsor, en Ontario également. « En devenant plus compétitifs grâce aux coûts de la main-d’oeuvre, nous sommes à même de soutenir la croissance économique du Canada et de créer de nouveaux emplois », a déclaré la vice-présidente et négociatrice en chef de Ford Canada, Stacey Allerton, dans un communiqué.

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