L'Espagne paie le prix fort pour écouler ses obligations à dix ans

Tout comme les Grecs, les Espagnols descendent maintenant presque quotidiennement dans les rues afin de manifester leur mécontentement devant les mesures de rigueur budgétaire dont ils font les frais. Hier, à Madrid, les manifestants protestaient contre les conséquences des compressions budgétaires dans les réseaux de la santé et de l’éducation.
Photo: Agence France-Presse (photo) Pedro Armestre Tout comme les Grecs, les Espagnols descendent maintenant presque quotidiennement dans les rues afin de manifester leur mécontentement devant les mesures de rigueur budgétaire dont ils font les frais. Hier, à Madrid, les manifestants protestaient contre les conséquences des compressions budgétaires dans les réseaux de la santé et de l’éducation.

Paris — Le taux à 10 ans des obligations de l'Espagne évoluait au-dessus des 6 % hier, signe des vives inquiétudes des investisseurs quant à la capacité du pays à réduire son déficit public. Le rendement des emprunts espagnols est monté à 6,098 %, contre 5,960% vendredi à la clôture.

Le pays doit procéder jeudi à des adjudications d'obligations d'État, à échéance 2014 et 2022, qui s'annoncent délicates, même s'il a déjà couvert près de 50 % d'un programme d'emprunts de 86 milliards d'euros pour 2012. L'Espagne avait notamment été chahutée à l'occasion d'un emprunt sur le marché le 4 avril, lors duquel Madrid a dû consentir des taux en hausse.

«L'inquiétude du marché sur la situation budgétaire de l'Espagne ne va probablement pas changer de si tôt», juge Peter Chatwell, économiste chez Crédit Agricole CIB.

Un taux d'emprunt à 10 ans au-dessus de 6 % est difficilement tenable sur la durée pour l'Espagne, qui tente de prouver à Bruxelles qu'elle peut réduire comme prévu son déficit public, après avoir mis en place un budget de rigueur pour 2012, sur fond de récession.

Madrid devra réduire son déficit public de 8,51 % de son PIB en 2011 à 5,3 % cette année, un objectif imposé par ses partenaires européens.

L'Italie est également sous les feux de la rampe avec sa réforme controversée du code du travail. Le rendement de son emprunt de référence est à 5,6 % alors qu'il était tombé à 4,8 % début mars.

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Avec Reuters

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