Assemblée générale de la Banque Nationale - Le MEDAC juge «scandaleux» le salaire du président
Le chef de la direction de la Banque Nationale a dit trouver un certain réconfort dans un vote de confiance des actionnaires sur son leadership, tenu hier, en dépit des critiques d'un groupe de militants qualifiant sa rémunération d'«exorbitante».
Depuis que la banque a accordé à ses actionnaires, il y a quelques années, un droit de parole sur la rémunération des hauts dirigeants, ceux-ci ont voté massivement pour le plan du conseil d'administration au sujet des salaires et primes. Lors de l'assemblée annuelle d'hier, le vote de confiance sur le leadership a dépassé les 95 %. Les actionnaires ont aussi accepté d'ajouter des millions d'options d'achat d'actions aux mesures incitatives destinées aux hauts dirigeants.Louis Vachon a souligné lors d'un entretien que la banque avait connu une bonne performance au cours de la dernière année, générant des profits records et étant la première banque canadienne à augmenter son dividende tout en ajoutant des milliers de clients et employés.
Des actionnaires, réunis dans le Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires (MEDAC), ont passé la majeure partie de l'assemblée de trois heures à critiquer les primes versées aux dirigeants de la Nationale, dont les 8,4 millions versés en salaire et en primes à son chef de la direction l'année dernière.
L'ancien politicien Yves Michaud, membre du MEDAC, a dénoncé ces paiements et le système de comparaison avec les pairs utilisé par la banque pour justifier ce montant. Qualifiant ces importants paiements de «scandaleux», il a appelé le conseil à cesser l'«orgie» de dépenses qui pèse lourd sur les dos des actionnaires. Alors que le monde se remet d'une crise financière globale, il est impensable de perpétuer ce genre de rémunération, a-t-il fait valoir.
En dépit de ses critiques, M. Michaud a affirmé que la sixième banque en importance au pays était plus modeste sur ce plan que les autres grandes institutions bancaires du Canada, qui offrent des salaires et des primes encore plus imposants à leurs hauts dirigeants.
La compensation totale de M. Vachon l'an dernier était en progression de 47 % par rapport aux 5,7 millions qu'il avait empochés en 2010. Son salaire s'est élevé à 954 473 $ l'an dernier. Il a aussi reçu 2,5 millions de dollars en primes sous forme d'actions, 2,2 millions de dollars en options et 1,8 million en mesures incitatives.
Le président du conseil d'administration de la banque, Jean Douville, a soutenu que la majorité des actionnaires étaient d'accord avec cette rémunération, qui reflète, selon lui, «la réalité dans laquelle nous vivons». Il a fait valoir que les salaires élevés sont nécessaires pour attirer et retenir les gens de talent.