Keystone XL - Le projet d'oléoduc scindé en deux pour lancer les travaux rapidement

Un tronçon du Keystone XL en construction dans le Dakota du Nord.
Photo: Agence Reuters Un tronçon du Keystone XL en construction dans le Dakota du Nord.

Le groupe TransCanada a annoncé hier qu'il scindait en deux parties son projet controversé d'oléoduc géant entre le Canada et les États-Unis, afin de lancer prochainement les travaux sur la portion sud du tracé entre l'Oklahoma et le Texas.

Le projet de 7 milliards de dollars, qui doit permettre d'acheminer sur 2700 km le pétrole de la province canadienne de l'Alberta vers les raffineries américaines du golfe du Mexique, avait été rejeté le mois dernier par le président Barack Obama dans sa forme initiale.

Dans un communiqué, le groupe canadien a indiqué qu'il entendait commencer rapidement la construction de la première portion de l'oléoduc baptisé Keystone XL, de façon à ce que celle-ci, qui coûtera 2,3 milliards de dollars, soit opérationnelle d'ici fin 2013. TransCanada n'a pas à demander l'autorisation du président Obama pour la partie sud du projet, puisque celle-ci est exclusivement en territoire américain, a confirmé le département d'État. Les travaux sur cette section devront toutefois être approuvés par les organismes américains de régulation, mais TransCanada estime que le feu vert sera beaucoup plus facile à obtenir.

Le groupe a également indiqué qu'il allait prochainement demander une nouvelle autorisation au président Obama pour la construction du reste de l'oléoduc entre la frontière canadienne et l'État du Nebraska. Cette demande proposera un nouveau parcours pour l'oléoduc dans le Nebraska, où ce projet suscite depuis des mois une vive controverse, en raison de menaces qu'il ferait peser sur des nappes phréatiques importantes.

La Maison-Blanche a «salué» la décision d'entamer la construction d'une partie de l'oléoduc, pendant que les écologistes fulminaient.

«Nous oeuvrerons avec TransCanada pour faire en sorte que [cet oléoduc] soit construit de façon sûre, responsable et en respectant les délais, et nous nous engageons à prendre toutes les mesures possibles pour accélérer l'attribution des permis fédéraux nécessaires», a précisé le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, dans un communiqué.

Quant au tracé du Nebraska, M. Carney a répété la défense de la Maison-Blanche dans ce dossier, à savoir que les républicains de la Chambre des représentants «ont forcé le rejet de la précédente demande de permis en janvier, en ne permettant pas suffisamment de temps pour examiner le dossier. Mais comme nous l'avons dit, la décision du président en janvier ne préjuge en aucun cas du sort de futures demandes, a-t-il assuré: nous ferons en sorte que tout projet soit examiné comme il le mérite».

Une organisation écologiste américaine, le Conseil de défense des ressources naturelles, a dénoncé la décision de TransCanada de scinder ce projet. «C'est une astuce pour éviter un examen qui montrerait que l'oléoduc Keystone XL va faire augmenter les prix du pétrole aux États-Unis... et contribuer à l'aggravation du changement climatique», a commenté une responsable Susan Casey-Lefkowitz.

Les travaux sur la section méridionale devraient créer jusqu'à 4000 emplois, selon TransCanada. La construction de cette partie de l'oléoduc permettrait de désengorger les dépôts de pétrole de la petite ville de Cushing, en Oklahoma, qui ne peuvent acheminer autant de brut que souhaité vers les raffineries du Texas, en raison de la faible capacité des oléoducs existants, alors que la production d'or noir est aussi en forte hausse dans les États américains voisins.

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