Nortel - Des vérificateurs étaient mal à l'aise avec certaines pratiques comptables

Photo: Agence Reuters

Toronto — Le premier témoin appelé au procès pour fraude de trois anciens dirigeants de Nortel Networks a affirmé hier que des vérificateurs externes étaient «mal à l'aise» avec certaines pratiques comptables de la société.

Le témoin, l'ancien responsable de la planification et de l'analyse financière Brian Harrison, a indiqué avoir eu «très peu» de contacts avec les vérificateurs pendant qu'il occupait son poste — lequel consistait essentiellement à présenter des perspectives et résultats financiers à l'équipe de direction.

Mais lors d'une rare rencontre avec des vérificateurs externes de la firme Deloitte et Touche, lors de la préparation des résultats financiers du premier trimestre de 2003, ceux-ci s'étaient interrogés par rapport à l'inscription de seulement 80 millions d'ajustements excédentaires plutôt que 189 millions — un élément clé du dossier de la Couronne dans ce procès.

Ils se demandaient pourquoi certains de ces ajustements étaient dévoilés et pas d'autres, a expliqué le témoin.

Ces ajustements excédentaires sont des provisions pour des éléments de passif qui avaient été inscrits lors de trimestres précédents et qui n'étaient plus nécessaires.

Les avocats de la Couronne font valoir que, sous la direction de l'ancien chef de la direction Frank Dunn, les employés de Nortel étaient encouragés à utiliser les réserves d'ajustements des trimestres précédents pour donner l'illusion que la société avait renoué avec la rentabilité.

Ils accusent ainsi la haute direction de Nortel d'en avoir inscrit juste assez dans leur bilan pour que la société affiche des bénéfices, ce qui leur aurait permis d'obtenir des millions de dollars en primes de performance. De leur côté, les avocats de la défense font remarquer que les vérificateurs ont constamment révisé et approuvé les comptes de Nortel.

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