Restructuration de la dette de la Grèce - Le négociateur des banquiers arrive à Athènes

Charles Dallara
Photo: Agence France-Presse (photo) Yoshikazu Tsuno Charles Dallara

Athènes — Charles Dallara, patron de l'Institut de la Finance Internationale qui mène la négociation côté banques avec le gouvernement grec sur la restructuration de la dette du pays, rencontrera aujourd'hui le ministre des Finances et le premier ministre, a-t-on indiqué de sources concordantes.

M. Dallara «est arrivé à Athènes et rencontre jeudi [aujourd'hui]» le ministre Evangélos Vénizélos et le chef du gouvernement, Lucas Papadémos, a indiqué une source proche des négociateurs grecs. «Nos discussions avec le secteur privé sur le PSI [Private sector involvement, c'est-à-dire la participation volontaire des créanciers privés à un effacement de la dette grecque] ont avancé et ont désormais atteint un très bon point», a pour sa part affirmé hier soir M. Vénizélos, dans un discours devant un forum d'investisseurs émiratis.

«Nous sommes prêts pour une rencontre avec notre ami, Charles Dallara [...] et je veux croire qu'avec le soutien de nos partenaires institutionnels, ce programme sera mené à bien selon les paramètres de base» définis par la zone euro fin octobre, prévoyant un effacement de 100 milliards des quelques 350 de la dette souveraine du pays, «en vue de la rendre totalement viable en 2020», a-t-il ajouté.

La visite du chef du lobby bancaire mondial intervient alors que les délicates négociations en vue d'un tel accord se sont poursuivies d'arrache-pied mercredi dans une ambiance «fébrile», selon une source proche des négociateurs.

«Nous avons toujours l'objectif de signer un accord-cadre de désendettement du pays avant que la troïka des créanciers n'arrive à Athènes la semaine prochaine, mais l'ambiance devient très fébrile», a indiqué cette source. «Ça discute 24 heures sur 24 en ce moment et les ordinateurs tournent à fond pour trouver la bonne équation, mais on sent monter une grosse hostilité à cet accord», a ajouté la même source, citant une résistance des spéculateurs ayant parié sur un défaut grec.

«L'hostilité ne vient pas du tout des banques et institutions autour de la table de négociations, mais des opérateurs de marché qui ne détiennent pas de dette grecque et ont parié sur un effondrement de la Grèce, et de la zone euro», a-t-elle affirmé.

Selon cette source, nombre d'opérateurs qui ont pris des positions et acheté des produits financiers censés augmenter si l'euro devait tomber via un défaut de paiement de la Grèce ou qui ont investi massivement sur les CDS, des assurances antidéfaut, «s'énervent».

Cela crée une volatilité très importante des marchés, a ajouté une autre source proche des négociateurs.

À voir en vidéo