Les prix des matières premières font reculer la Bourse

La Bourse de Toronto a subi d'importants reculs pour une troisième séance consécutive, hier, en raison des craintes de récession et du repli des prix des matières premières.

L'indice S&P/TSX a clôturé en baisse de 99,65 points, à 11 462,87. Le principal indice de la Bourse de Toronto affiche un repli de plus de 20 % par rapport à son sommet du début du mois de mars, franchissant ainsi le seuil technique qui définit un marché baissier.

Pour l'ensemble de la semaine, le S&P/TSX a perdu 925 points ou 7,5 %. Il se retrouve à son plus bas niveau depuis juillet 2010.

Certains croient que la situation pourrait s'aggraver encore davantage, compte tenu des sombres perspectives économiques aux États-Unis ainsi que des risques que la crise de la dette souveraine en Europe connaisse un dénouement pénible.

Le dollar canadien affichait un gain en matinée, mais il a clôturé en baisse de 19 centièmes, à 97,14 ¢US. Pour l'ensemble de la semaine, la valeur du huard a chuté de 5,01 ¢US.

À Wall Street, la Bourse de New York a terminé en hausse hier, les investisseurs effectuant une pause dans l'espoir que le week-end soit porteur de bonnes nouvelles en Europe: le Dow Jones a pris 0,4 %, le Nasdaq 1,1 %. «Cette séance ne veut surtout pas dire que les problèmes sont résolus», a insisté Gregori Volokhine, responsable du département actions chez Meeschaert New York. «Hier c'était la séance de tous les dangers. Là on est en position d'attente. Les investisseurs se disent que le week-end pourrait toujours amener des nouvelles positives d'Europe», a-t-il ajouté.

Sur la semaine, le Dow a perdu 6,4 %, sa plus forte baisse hebdomadaire depuis octobre 2008.

«Les principaux indices ont renversé la baisse de ce matin en raison de spéculations à propos de la présentation pendant le week-end par les décideurs politiques d'un plan pour éviter une autre crise financière», a relevé Scott Marcouiller, de Wells Fargo Advisors. En particulier, les marchés osent croire que les pressions exercées ces derniers jours auprès des Européens par le président américain, Barack Obama, et son secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, poussent la Banque centrale européenne et l'Union européenne à agir franchement pour parer le péril grec, a expliqué M. Volokhine, assez dubitatif.

«S'il ne s'est rien passé d'ici lundi, les marchés devraient repartir à la baisse», a estimé le courtier.

Déçues par les mesures de relance annoncées mercredi par la banque centrale américaine, ainsi que par son pessimisme à l'égard de la santé de l'économie mondiale, les bourses européennes et américaines ont dévissé lourdement mercredi et jeudi. Le ralentissement de l'activité manufacturière en Chine s'est ajouté au désarroi des investisseurs.

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Avec l'Agence France-Presse

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