Résultats trimestriels décevants - Transat se sépare de son numéro deux
Devant des pertes qui s'accumulent, le voyagiste Transat a annoncé hier le départ de son numéro 2 et songe à procéder à des licenciements afin de retrouver la santé financière.
«Quand je dis qu'on est en train d'aplanir la structure et qu'on est en train de regarder chaque unité, il n'est pas exclu qu'il y aura des mises à pied. Ça, c'est sûr et certain», a déclaré le président et chef de la direction de l'entreprise montréalaise, Jean-Marc Eustache, au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers. «Nous ferons ce qu'il faut pour redevenir rentables. Nous ne sommes pas rentables cette année et cela ne peut plus continuer.»Transat a amorcé sa restructuration en se départissant de son chef de l'exploitation, Nelson Gentiletti, qui faisait partie de la haute direction de l'entreprise depuis 2002. Le président de Transat Tours Canada, Michael DiLollo, quitte également l'entreprise.
Allen Graham, jusqu'ici p.-d.g. d'Air Transat, dirigera désormais Transat Canada, une nouvelle entité qui regroupe plusieurs filiales, dont le transporteur. M. Eustache aura quant à lui la responsabilité directe de Transat France, de Transat Découvertes, de tripcentral.ca et de Jonview Canada, alors qu'André De Montigny deviendra président de Transat International, en plus de superviser les activités hôtelières et le développement des affaires.
«Nous avons commencé une revue de l'ensemble des opérations et la mise au point d'un plan à cet effet, qui porte principalement sur la réduction des coûts directs et des coûts d'exploitation, et sur une révision de notre approche en matière de systèmes informatiques», a expliqué Jean-Marc Eustache. Transat veut pouvoir réagir plus rapidement aux changements soudains sur le marché.
De plus, l'entreprise s'est dite prête, hier, à réduire sa capacité de façon draconienne l'an prochain si les conditions du marché devaient être aussi mauvaises qu'au cours des derniers mois. Des avions pourraient alors être cloués au sol le temps que les cieux s'éclaircissent.
La jeune soixantaine, M. Eustache a assuré qu'il était en meilleure forme que jamais. Il a promis qu'il ne quitterait pas la tête de l'entreprise qu'il a cofondée tant que celle-ci ne se porterait pas mieux.
À son troisième trimestre, qui a pris fin le 31 juillet, Transat a essuyé une perte nette de 2,9 millions (8 ¢ par action), alors qu'elle avait enregistré des profits nets de 20,9 millions (55 ¢ par action) pendant la même période de l'an dernier. En excluant la couverture sur le carburant et les éléments non récurrents, le bénéfice par action s'est élevé à 7 ¢. «Ces résultats décevants découlent principalement des conditions de marché et des prix du carburant, qui ont pesé sur les marges», a noté M. Eustache. Les revenus de Transat ont pourtant progressé de 8 % au troisième trimestre pour se chiffrer à 937 millions. L'augmentation s'explique par une hausse du nombre de voyageurs sur le marché transatlantique ainsi que par la dépréciation du dollar canadien face à l'euro et à la livre sterling.
Depuis le début du présent exercice, les pertes nettes de Transat totalisent 7,7 millions.