L'administration Obama revoit ses prévisions de croissance à la baisse

Le président Obama a admis hier que la croissance économique américaine risquait d'être bien moins forte les prochaines années qu'il le prévoyait encore il y a six mois et que le nombre de chômeurs allait, par conséquent, baisser moins vite qu'espéré.
Bien forcé de reconnaître que les événements ne se sont pas déroulés aussi bien qu'on ne le prédisait en février, le Bureau du budget de la Maison-Blanche s'est mis au diapason de la plupart des prévisionnistes et a révisé à la baisse ses prévisions de croissance économique de 2,7 % à 2,1 % cette année, de 3,6 % à 3,3 % l'an prochain, de 4,4 % à 3,7 % en 2013 et de 4,3 % à 4 % en 2014.Basées sur les statistiques officielles du mois de juin, ces prévisions étaient aussi accompagnées d'un «scénario alternatif» inspiré des derniers événements, marqués notamment par une crise politique à Washington et une décote de sa dette. Dans ce scénario, on n'exclut pas que les taux de croissance puissent tomber d'un plein point de pourcentage pour les trois premières années, c'est-à-dire à 1,7 % cette année, 2,6 % en 2012 et 3,5 % en 2013.
Cette expansion économique décevante ne devrait pas empêcher le gouvernement fédéral de réduire la taille de son déficit budgétaire cette année à l'équivalent de 8,8 % du produit intérieur brut (PIB), plutôt que les 10,9 % prévus en février, largement grâce aux compressions convenues entre les camps démocrate et républicain cet été afin de permettre le relèvement du plafond de la dette.
La pénurie d'emplois ne devrait pas s'aggraver dans ce contexte, assure la Maison-Blanche. Elle risque toutefois de mettre encore plus de temps avant de se résorber. Aujourd'hui à 9,1 %, le taux de chômage aux États-Unis devrait encore afficher une moyenne de 8,3 % l'an prochain (9 % selon le scénario alternatif) et de 7,7 % en 2013 (8,5 %) et rester supérieur au taux de 6 % qui prévalait avant la crise jusqu'en 2016 (2017).
Nouveau plan de relance
Ces prévisions sont très proches, sinon légèrement plus optimistes que celles de la majorité des prévisionnistes. Elles sont loin de constituer une bonne nouvelle pour l'administration Obama à l'approche des élections présidentielles de 2012, dont lse principal enjeu risque fort d'être l'économie et l'emploi. Elles ont été dévoilées hier en même temps qu'on apprenait une légère baisse des inscriptions au chômage la semaine dernière et un modeste recul de la confiance des manufacturiers au mois d'août. On dévoilera aujourd'hui le taux de chômage au mois d'août. On s'attend à ce qu'il soit resté à 9,1 %.
«Nos projections montrent clairement le besoin à court terme d'une relance de l'économie et d'un maintien d'un rythme de croissance supérieur», a observé le chef du Bureau du budget de la Maison-Blanche, Jack Lew.
Barack Obama doit présenter un plan pour créer des emplois et relancer l'économie devant le Congrès la semaine prochaine. Le discours a dû être remis du mercredi au jeudi à cause de l'obstruction des élus républicains.
Selon des sources, l'administration Obama devrait entre autres proposer des réductions d'impôts pour les classes moyennes, des projets d'investissement dans les infrastructures, une aide pour les chômeurs de longue durée et des mesures de soutien à des secteurs économiques en difficulté.
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Avec l'Agence France-Presse et Reuters