Crise financière - L'OCDE salue le projet de «règle d'or» budgétaire déposé par l'Espagne

Le premier ministre de l’Espagne, Jose Luis Rodriguez Zapatero, le 23 août dernier, a présenté aux parlementaires le texte de la «règle d’or» budgétaire devant être constitutionnalisée.
Photo: Agence France-Presse (photo) Pedro Armestre Le premier ministre de l’Espagne, Jose Luis Rodriguez Zapatero, le 23 août dernier, a présenté aux parlementaires le texte de la «règle d’or» budgétaire devant être constitutionnalisée.

Paris — L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a salué hier la décision de l'Espagne d'inscrire dans sa Constitution une «règle d'or» budgétaire.

«Cette initiative est complémentaire de la réponse politique globale de l'Espagne face à la crise financière mondiale», a estimé le secrétaire général de l'organisation réunissant les pays les plus riches de la planète, Angel Gurria, citant notamment la réforme des retraites et le renforcement des caisses d'épargne.

«L'OCDE est prête à soutenir le gouvernement espagnol dans cette période cruciale de mise en oeuvre de ces réformes, et s'attend à ce que les marchés financiers, les analystes économiques et les observateurs les intègrent pleinement lorsqu'ils auront à appréhender les perspectives économiques de l'Espagne», ajoute-t-il.

Les députés espagnols ont approuvé mardi l'examen d'une réforme constitutionnelle destinée à garantir la stabilité budgétaire, la fameuse «règle d'or» réclamée par Paris et Berlin, dans un effort pour rassurer les marchés, en pleine crise de la zone euro. Les députés donneront leur feu vert au texte. Ils transmettront ensuite le projet aux sénateurs, appelés à voter la semaine prochaine.

L'approbation du texte, qui vise à inclure dans la Constitution le principe d'une limite du déficit public, est quasi assurée, le Parti socialiste au pouvoir (PSOE) et le principal parti d'opposition de droite, le Parti populaire (PP), ayant noué un accord en ce sens.

L'Espagne deviendra ainsi le premier pays à répondre à l'appel lancé le 16 août par la France et l'Allemagne, qui ont souhaité que les 17 pays de l'eurogroupe adoptent avant l'été 2012 la «règle d'or» visant à l'équilibre budgétaire.

Pour Herman Van Rompuy, inscrire une «règle d'or» budgétaire dans la Constitution «peut aider» à réduire les déficits, mais «les gouvernements n'ont pas besoin» d'une telle réforme pour assainir leurs finances publiques. «Cela peut aider, mais le plus important c'est qu'on le fasse», a affirmé le président de l'Union européenne au sujet du désendettement des États, à la chaîne de télévision française privée LCI.

«En fait, les gouvernements n'ont pas besoin de cette règle, ils peuvent le faire sans une disposition constitutionnelle», a-t-il ajouté.

L'Allemagne s'est déjà dotée d'une telle mesure dans sa Loi fondamentale. Le gouvernement français peine quant à lui à faire adopter son propre projet de «règle d'or» par son Parlement, car il nécessite une majorité des 3/5 et donc le soutien d'une partie au moins de l'opposition de gauche, qui y voit une opération politicienne à huit mois de la présidentielle.

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