Bourse canadienne: annulation du projet de fusion TMX-LSEG
Tout ça pour ça. Sentant que les actionnaires du TMX n’allaient pas donner l’appui suffisant à son projet d’acquisition lors du vote crucial prévu jeudi, la Bourse de Londres se retire. La table est maintenant mise pour que le Groupe Maple entame des discussions avec le conseil d’administration du TMX, qui a jusqu’ici refusé tout ce que Maple proposait.
La direction londonienne avait multiplié les rencontres avec les actionnaires, une opération de charme que le Groupe Maple, composé de 13 établissements financiers dont des banques, des firmes de courtage et un assureur, a lui aussi mené au fil des dernières semaines.
«La majorité des actionnaires qui ont voté par procuration avant la date limite du 28 juin 2011 ont appuyé la résolution relative à la fusion; toutefois, il est évident que le seuil des deux tiers requis pour approuver la fusion ne sera pas atteint», a écrit la Bourse de Londres dans un communiqué.
L’offre de Londres valait environ 3,3 milliards, ce à quoi devait s’ajouter un dividende spécial de 660 millions pour les actionnaires du TMX et de Londres.
L’assemblée de jeudi aura lieu malgré tout, mais il n’y aura pas de vote des actionnaires sur la transaction.
Le Groupe TMX versera 10 millions $ au London Stock Exchange Group (LSEG) en frais d’annulation.
Le LSEG recevrait un autre dédommagement de 29 millions $ si une transaction était conclue entre les deux groupes canadiens au cours des 12 prochains mois. Ces frais étaient prévus dans la convention de fusion.
De son côté, le Groupe Maple a affirmé qu’elle «espère enfin pouvoir entreprendre un dialogue positif avec le conseil d’administration du TMX». Maple, qui comprend entre autres la Banque Nationale, la Scotia, Manuvie, le Mouvement Desjardins et la Caisse de dépôt et placement, évaluait son offre à 3,8 milliards.
Le Groupe Maple est dirigé par Luc Bertrand, vice-président du conseil de la Banque Nationale et président de la Bourse de Montréal de 2000 à 2008. Il était aux commandes de la Bourse de Montréal lorsque le TMX l’a acquise pour 1,3 milliard en 2008.
À Bruxelles, où il est de passage dans le cadre d’une mission européenne jusqu’à vendredi, le premier ministre Jean Charest a préféré réserver ses commentaires.