Groupe TMX - Une firme indépendante appuie le projet de fusion avec Londres

L'offre de la Bourse de Londres pour le Groupe TMX est préférable à celle faite par le Groupe Maple, estime une firme-conseil dont l'analyse a rapidement été descendue en flammes hier par le consortium de 13 établissements financiers à l'origine d'une offre rivale.
La note positive de Glass, Lewis & Co., une société américaine spécialisée dans l'analyse de gouvernance et les services de vote par procuration pour les actionnaires, est importante pour le Groupe TMX et la Bourse de Londres, car leurs actionnaires doivent se prononcer sur l'entente dans seulement 12 jours.«Bien que l'offre de Maple était initialement supérieure à celle de Londres, l'écart de valeur a diminué de manière significative depuis l'annonce de Maple au mois de mai. Aussi, nous notons que 30 % de l'offre de Maple est constituée d'actions de Maple, qui ne sont inscrites nulle part et sont donc difficiles à évaluer», a écrit Glass Lewis.
«Si les deux offres comportent des incertitudes, surtout sur le plan réglementaire, nous voyons plus de risque global dans l'offre de Maple. En conséquence, nous croyons que la fusion Londres-TMX est la meilleure option pour les actionnaires», a conclu la société.
L'appui de Glass Lewis à l'offre de Londres est ironique, car la société appartient depuis 2007 à la caisse de retraite Teachers, qui est un des 13 acteurs du Groupe Maple. Parmi les autres figurent la Banque TD, la Banque CIBC, la Banque Nationale, la Caisse de dépôt et placement, le Mouvement Desjardins, le Fonds FTQ, Manuvie et l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada.
L'offre de Londres pour le TMX s'appuie sur un échange d'actions. Les actionnaires du TMX recevront 2,993 actions de Londres pour chaque action qu'ils détiennent. La valeur de l'offre évolue donc de pair avec l'action de Londres, qui se situe présentement à environ 3,3 milliards, ou 44,23 $ l'action.
L'offre de Maple vise en premier lieu l'acquisition de 70 % des actions du TMX grâce à un versement d'argent comptant. Quant au reste, il pourrait être acquis par un échange d'actions. Maple évalue son offre à 48 $ par action, pour une somme globale de 3,7 milliards si toutes les actions lui étaient remises dès le départ.
Vive réaction
Maple a réagi hier matin en publiant un communiqué très négatif dans lequel il décortique — et attaque — chaque point soulevé par Glass Lewis dans sa note d'analyse.
«Le rapport de Glass Lewis contient des erreurs et des inexactitudes», a affirmé le Groupe Maple, dont le porte-parole est Luc Bertrand, vice-président du conseil et ancien président de la Bourse de Montréal.
«Glass Lewis ne mentionne pas, et ne semble pas trouver important, que l'offre de Londres exige que les autorités réglementaires au Québec et en Ontario laissent tomber la mesure de protection qui interdit à tout actionnaire de posséder plus de 10 % du TMX», a écrit Maple dans son communiqué.
Deux semaines après le vote des actionnaires du TMX et de Londres le 30 juin, l'Autorité des marchés financiers et la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario tiendront des audiences publiques dans le but d'évaluer le projet. Certains acteurs, dont le premier ministre Jean Charest, se disent préoccupés par les garanties qui devraient être offertes concernant la pérennité des activités montréalaises.
La direction de la Bourse de Londres affirme que son offre permettrait au contraire à la Bourse de Montréal de profiter d'un tremplin international.
L'offre de Londres a été présentée comme une «fusion entre égaux». Cependant, le conseil d'administration de la nouvelle entité se composerait comme suit: sept Canadiens (dont un Québécois), cinq Britanniques et trois Italiens. Les actionnaires du LSE posséderaient 55 % de la nouvelle société, contre 45 % pour ceux du TMX.