De nouveaux alliés pour Maple?

Combien d'établissements financiers appuieront le projet du Groupe Maple visant à acquérir le Groupe TMX pour damer le pion à la Bourse de Londres? C'est la question qui alimente le moulin à rumeurs depuis un article du Wall Street Journal selon lequel la contre-attaque, lancée par quatre banques et cinq caisses de retraite, intéresse maintenant le Mouvement Desjardins, GMP Capital et Dundee Capital Markets.

«C'est vrai qu'on a eu des discussions avec plusieurs investisseurs, a dit lors d'un bref entretien un porte-parole du Groupe Maple, Jean-Sébastien Lamoureux. On a toujours eu une approche très inclusive, mais pour le moment, on n'annonce rien.»

La Bourse de Londres et le TMX — qui possède les Bourses de Toronto et de Montréal — ont convenu d'unir leurs forces dans le cadre d'une entente d'environ 3,45 milliards de dollars. Au terme de l'opération, 55 % des actions seraient détenues par les actionnaires de Londres, le reste étant entre les mains des actionnaires du TMX. Les actionnaires des deux sociétés — dont la réincarnation s'appellerait LTMX — doivent se prononcer le 30 juin.

Il y a quelques semaines, le Groupe Maple, incapable de convaincre le conseil d'administration du TMX qu'il avait une proposition valable à soumettre, a fait savoir qu'il s'adresserait directement aux actionnaires. Son offre est évaluée à 3,6 milliards.

Le Groupe Maple est composé de la Banque CIBC, de la Banque Scotia, de la Banque Nationale, de la Banque TD, de la Caisse de dépôt et placement du Québec, du Fonds de solidarité FTQ, de l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada, du régime ontarien Teachers et de l'Alberta Investment Management Corporation.

Maple souhaite non seulement faire l'acquisition du TMX, mais aussi de la plateforme de négociation Alpha — mise sur pied par les grandes banques et qui livre une concurrence féroce au TMX — et de la chambre de compensation CDS. Celle-ci appartient aux banques, au Groupe TMX et à l'Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières.

Deux des banques qui possèdent Alpha, toutefois, travaillent en faveur du projet d'union du TMX avec Londres. Il s'agit de la Banque Royale et de la Banque de Montréal.

Hier matin, le Wall Street Journal a écrit un article sur la base d'une source non identifiée selon laquelle Maple discutait avec trois autres participants potentiels: le Mouvement Desjardins, GMP Capital et Dundee Capital Markets.

Il a été impossible de joindre la direction des communications du Mouvement Desjardins pour obtenir ses commentaires. Un autre grand courtier, Canaccord Capital, n'a pas encore fait connaître ses intentions et il a été impossible, là aussi, de joindre la société hier.

L'Autorité des marchés financiers (AMF) entend mener des audiences publiques au sujet de l'entente Londres-TMX les 14 et 15 juillet. La Commission des valeurs mobilières de l'Ontario en organisera, elle aussi, à peu près au même moment.

Les audiences porteront notamment sur l'impact de la transaction sur la Bourse de Montréal, spécialisée depuis 2000 dans les produits dérivés que sont les options et les contrats à terme. Il est plausible que les discussions portent en bonne partie sur les garanties de pérennité faites par Londres envers Montréal.

Lors d'un entretien au Devoir le 3 juin, le chef de la direction de la Bourse de Londres, Xavier Rolet, a dit que Montréal n'a rien à craindre, car le projet d'union avec Londres lui donnera un tremplin vers l'international. «Non seulement les emplois vont rester, mais ils vont croître», a-t-il déclaré.

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