États-Unis - 100 millions de plus pour lutter contre la faim

À Hyderabad, en Inde, une jeune femme transporte des melons qu'elle vend au marché de la ville. Les États-Unis ont profité d'une réunion ministérielle du G20 pour annoncer hier qu'ils donneraient 100 millions de plus au Programme mondial pour l'agriculture et la sécurité alimentaire, en souhaitant que les autres pays l'imitent.
Photo: Agence France-Presse (photo) Noah Seelam À Hyderabad, en Inde, une jeune femme transporte des melons qu'elle vend au marché de la ville. Les États-Unis ont profité d'une réunion ministérielle du G20 pour annoncer hier qu'ils donneraient 100 millions de plus au Programme mondial pour l'agriculture et la sécurité alimentaire, en souhaitant que les autres pays l'imitent.

Washington — Washington a annoncé hier son intention d'apporter 100 millions supplémentaires à un fonds international destiné à combattre la faim dans le monde, en espérant que cela déciderait ses partenaires du G20 à rejoindre cette initiative.

«Les États-Unis vont contribuer dans les semaines qui viennent à hauteur de 100 millions de dollars supplémentaires» au Programme mondial pour l'agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP), a déclaré Lael Brainard, sous-secrétaire au Trésor chargée des Affaires internationales. «Nous avons bon espoir que cette contribution débloquera de nouveaux fonds en provenance de nos partenaires du G20 en faveur du développement» afin de permettre de répondre aux demandes de financement déposées auprès du GAFSP par une vingtaine de pays africains, a ajouté Mme Brainard, qui s'exprimait lors d'une conférence à Washington en marge d'une réunion ministérielle du G20.

Répondant à un engagement pris en 2009 par ce groupe de pays riches et émergents à la demande de la Banque mondiale, le GAFSP a reçu pour l'instant des participations de l'Australie, du Canada, de la Corée du Sud, de l'Espagne, des États-Unis, ainsi que de la Fondation Bill et Melinda Gates, association de bienfaisance du fondateur de Microsoft.

Selon Mme Brainard, le Programme, qui est géré par la Banque mondiale, a donné à ce jour «337 millions à huit des pays les plus pauvres de la planète, dont cinq en Afrique», depuis son lancement officiel en avril 2010. Les États-Unis appellent régulièrement leurs partenaires du G20 à rejoindre cette initiative.

La hausse du prix de l'alimentation et de l'énergie affecte une plus grande partie des pays en voie de développement qu'au début de l'année et menace un plus grand nombre de personnes de pauvreté, a prévenu jeudi la Banque mondiale. Dans la nouvelle version de son rapport «Food Price Watch», l'institution de Washington souligne que les troubles en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ont fait augmenter le prix du pétrole de 21 % durant les trois premiers mois de l'année.

Ce phénomène a entraîné dans de nombreux pays une plus grande volatilité des prix alimentaires et une inflation accrue. «La hausse des prix alimentaires est liée à celle des prix de l'énergie», estime la Banque mondiale.

Dans les pays producteurs de pétrole gagnés par des troubles sociaux, tels que la Syrie, l'Égypte et l'Iran, l'inflation alimentaire a ainsi dépassé 10 %, tandis qu'à Bahreïn, en Tunisie et en Jordanie, la hausse a été plus modérée.

Une hausse de 10 % des cours du pétrole a fait augmenter l'indice des prix alimentaires de la Banque mondiale de 2,7 %. Cet indice, qui mesure le niveau des prix dans le monde entier, est actuellement 36 % plus élevé qu'il y a un an et proche de son record historique de 2008. Dans son dernier rapport, publié le 15 février, la Banque mondiale estimait que 44 millions de personnes supplémentaires étaient entrées en situation d'extrême pauvreté en huit mois du fait de la seule hausse des prix alimentaires.

Les simulations de la banque montrent qu'une nouvelle hausse de 10 % de l'indice alimentaire ferait subir le même sort à 10 millions de personnes et une hausse de 30 %, à 34 millions.

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Avec Reuters

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