Amphithéâtre de Québec - Les économistes disent non au financement public

Près de 70 % des membres de l'Association des économistes québécois sondés par Léger Marketing voient d'un mauvais œil le fait que des fonds publics financent intégralement la construction d'un amphithéâtre multifonctionnel à Québec.
L'opposition à l'investissement public croît à 84 % quand on suggère aux économistes sondés que les gouvernements pourraient subventionner jusqu'aux coûts annuels de fonctionnement. En revanche, plus d'un économiste sur quatre (27 %) pense que l'État devrait financer intégralement des installations qui profiteraient essentiellement à l'entreprise privée.La firme de sondages résume la pensée des économistes, à savoir que les décisions publiques relatives aux enjeux phares que sont le hockey professionnel ou l'exploitation gazière devraient comporter «moins de politiques [sic] et plus d'analyse économique». Du point de vue des enjeux idéologiques, on peut surtout se demander s'il relève de l'intérêt public de financer l'organisation d'un spectacle axé strictement sur la domination du plus fort, le dépassement de soi au péril de sa santé, l'enrichissement privé étalonné sur les seules performances immédiates, la soumission à l'autorité et la masculinisation des formes de représentation.
Ces symptômes appellent peut-être au contraire des formes d'investissements publics dans ce qui est de nature à remédier aux frustrations relatives à tant de maux.