Le prix des matières premières diminue
Les craintes que le gouvernement chinois prenne d'autres mesures pour ralentir la croissance de son économie ont fait culbuter hier les prix des matières premières et la Bourse de Toronto. L'indice composé du S&P/TSX a chuté de 185,5 points ou 1,43 %, à 12 749,24 points, tandis que des prix des matières premières à la baisse ont contribué à la retraite du dollar canadien de 0,9 ¢, à 99,1 ¢US.
L'appréhension de nouvelles mesures du gouvernement chinois visant à resserrer le crédit et ralentir la croissance s'est renforcée depuis les données dévoilées jeudi montrant l'inflation à un sommet de 25 mois en octobre. «Certaines rumeurs laissent croire à une autre hausse des taux d'intérêt en fin de semaine», a indiqué Linus Yip, stratégiste pour First Shanghai Securities à Hong Kong.Les titres miniers et énergétiques subissaient beaucoup de pression puisque tout geste visant à ralentir l'économie chinoise tend à faire reculer la Bourse de Toronto. La forte demande de la Chine avait aidé à faire monter les prix du pétrole et des métaux cette année.
«Les gens se demandent, à la lumière du mouvement des prix des matières premières et de l'énergie en général, quels sont les risques, les nuages à l'horizon, a illustré le stratégiste pour l'Amérique du Nord de Mackenzie Financial, Norman Raschkowan. Et la Chine agissant plus agressivement pour freiner la croissance est assurément l'un de ces risques.» Mais si M. Raschkowan ne croit pas que Pékin fera preuve d'agressivité, il estime tout de même que la Chine tentera de contrôler l'inflation.
Par ailleurs, la Bourse de New York va tenter la semaine prochaine de s'appuyer sur un agenda plus chargé en indicateurs économiques américains pour surmonter les inquiétudes venues de l'étranger, qui ont mis fin à deux mois et demi d'ascension spectaculaire.
Durant la semaine écoulée, l'indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, le Dow Jones, a perdu 2,2 %, terminant hier à 11 192,58 points. Il avait gagné environ 14 % entre la fin août et le 5 novembre, séance qu'il avait terminé à son plus haut depuis début septembre 2008, soit avant la faillite de la banque Lehman Brothers. Le flot des indicateurs et résultats de sociétés s'étant relativement tari, «c'est notre premier répit, observe Gina Martin, de Wells Fargo Securities. C'est aussi une semaine où l'actualité internationale a donné la direction.»
Souvent hésitante en début de semaine, la place new-yorkaise a fini par s'orienter à la baisse au fur et à mesure que s'amplifiait l'anxiété des investisseurs face à la santé budgétaire de certains pays de la zone euro. Les sources d'inquiétude sont aussi venues de Chine, où la hausse de l'inflation a nourri les spéculations sur un possible resserrement monétaire, susceptible d'affecter la croissance du géant asiatique.
La semaine prochaine, les indicateurs économique se feront plus nombreux aux États-Unis. Lundi, les investisseurs seront très attentifs aux chiffres mensuels des ventes de détail, une statistique importante à l'approche des fêtes.