Le mythe des saisies

Qui n'a jamais vu le triste paysage de ces villes américaines où des quartiers entiers, ou presque, sont couverts d'affiches de reprise bancaire? Si les prix de l'immobilier ont grimpé au fil des dernières années et que la récession a frappé ici aussi, il ne faudrait pas croire que cela s'est traduit par un raz-de-marée de saisies immobilières de la même ampleur que celle qui a varlopé les États-Unis, disent les spécialistes. Oui, il y a eu une hausse de reprises bancaires, mais le phénomène est très marginal.

«Même si, au Canada, les prêts hypothécaires à risque étaient plutôt rares grâce à des pratiques de financement plus prudentes et à une meilleure réglementation, plusieurs ont craint que le phénomène américain ne se répande au Québec», peut-on lire dans une analyse publiée en mai dernier par la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ).

Certes, «des données confirment que le nombre de reprises hypothécaires est en hausse au Québec depuis deux ans», dit la FCIQ. Mais elles demeurent si marginales, si loin de la situation américaine, que toute allusion à l'existence d'une crise est fallacieuse.

Ainsi, au quatrième trimestre de 2009, seulement 0,38 % des prêts hypothécaires québécois faisaient l'objet d'un retard de plus de trois mois, comparativement à 0,45 % au Canada. Aux États-Unis? C'était dix fois plus, soit 4,6 %. «Les craintes n'étaient pas fondées», a écrit la FCIQ dans son analyse.

Ce qui ne veut pas dire que le nombre de saisies n'a pas augmenté. Sur les deux millions de logements dits «possédés», 2364 saisies ont été effectuées en 2009. En 2008, 2267 saisies avaient eu lieu, contre 1564 saisies en 2007.

Selon la firme GDL Crédit Ressource, qui compile des données portant sur les reprises, le solde moyen impayé pour les reprises au Québec est légèrement supérieur à 160 000 $.

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