Le Canada s'en tire un peu mieux
L'emploi a continué de reculer au Canada en septembre, plombé par une mauvaise expérience de l'économie ontarienne. Le Québec s'est cependant démarqué avec une création nette d'emplois le mois dernier et un fort recul du taux de chômage, à 7,7 %. Sur un an, le Québec a créé presque autant d'emplois que l'économie ontarienne, ce qui lui permet d'afficher l'un des meilleurs taux de croissance à ce chapitre au pays.
L'économie canadienne a cédé des emplois pour la deuxième fois en trois mois en septembre. Le taux de chômage a cependant reculé légèrement, d'un dixième de point, à 8 %. Ce recul traduit une baisse du nombre de personnes, particulièrement des jeunes, sur le marché du travail, a résumé Statistique Canada.L'économie canadienne a perdu 6600 emplois le mois dernier, la baisse dans le segment du temps partiel (- 44 000) surpassant la hausse dans celui de l'emploi à temps plein (+ 37 000). Depuis septembre 2009 toutefois, l'emploi total a progressé de 349 000, ou de 2,1 %. Par segment, «au cours de la dernière année, l'emploi à temps partiel a progressé de 4,6 % (+ 146 000), une croissance supérieure à celle de 1,5 % dans le travail à temps plein», a ajouté l'agence fédérale. L'emploi à temps partiel étant considéré de moins bonne qualité et plus précaire que l'emploi à temps plein, cet écart donne une indication sur l'état de santé du marché du travail au Canada.
La performance de septembre a été largement influencée par l'Ontario qui, malgré un taux de chômage demeuré inchangé à 8,8 %, a vu l'emploi chuter de 23 000. Au total, sur un an, l'emploi en Ontario a progressé de 127 000, ou de 1,9 %.
À l'opposé, le Québec s'est démarqué avec une création nette de 15 000 emplois le mois dernier et une baisse du taux de chômage de 0,5 point, à 7,7 %. «Le nombre de travailleurs au Québec a augmenté de 122 000, ou de 3,2 %, au cours de la dernière année, ce qui le classe au deuxième rang à l'échelle nationale, après Terre-Neuve-et-Labrador, pour ce qui est du taux de croissance de l'emploi», a souligné Statistique Canada.
«Il est indéniable que les conditions d'emploi se sont refroidies de façon marquée depuis le rythme effréné affiché aussi récemment qu'au printemps», a noté Douglas Porter, économiste en chef adjoint chez BMO Marchés des capitaux. «Le retour à de solides gains au chapitre de l'emploi se concrétisera difficilement dans les mois à venir, compte tenu du rythme peu reluisant de la croissance sous-jacente, qui s'est propagé des États-Unis au Canada.»
Un certain réconfort
M. Porter a toutefois trouvé du réconfort dans certains détails du rapport sur l'emploi. Le nombre de travailleurs à temps plein a ainsi grimpé en septembre, tandis que celui des travailleurs à temps partiel a reculé. En outre, le nombre d'heures travaillées a affiché une hausse, tout comme le nombre de salariés, contrebalançant un déclin du nombre de travailleurs autonomes.
«Avec les gains du nombre d'heures travaillées et des postes à temps plein enregistrés au cours du mois, le rapport de septembre a été un peu meilleur que pourrait laisser croire la baisse du nombre d'emplois», a renchéri Derek Burleton, de la Banque TD.
Les économistes s'attendaient à un mois particulièrement tiède pour le marché de l'emploi, étant donné que l'économie avait déjà connu cet été sa première contraction mensuelle en près d'un an. Mais ils tablaient malgré tout sur l'apparition, modeste, de 10 000 emplois.
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Avec La Presse canadienne