Québec accorde un prêt de 102 millions pour une usine de Thurso

Thurso — Le gouvernement du Québec a accordé un prêt de plus de 102 millions pour convertir et relancer l'ancienne usine de Papiers Fraser, de Thurso, en Outaouais.

L'usine, qui a récemment été acquise par l'entreprise Fortress Specialty Cellulose, de la Colombie-Britannique, produira dorénavant de la pâte cellulosique. La pâte sera exportée en Asie et servira, ultimement, à fabriquer de la rayonne, un substitut de coton.

«En d'autres mots, vous allez passer d'une vieille industrie, qui faisait de la pâte kraft pour du papier journal et d'autres types de papiers, à une nouvelle industrie», a expliqué le premier ministre, Jean Charest, aux travailleurs réunis de nouveau à l'usine, qui avait cessé ses activités en juin dernier.

Le projet de la compagnie Fortress, estimé à près de

175 millions, permettra le rappel de 290 employés syndiqués qui travaillaient à l'usine Papiers Fraser, ainsi qu'une trentaine d'autres qui oeuvreront au soutien administratif.

Quelque 1500 emplois directs et indirects seront d'autre part conservés dans la région, grâce à ce projet qui compte également l'implantation d'une usine de cogénération qui produira 25 mégawatts d'énergie.

Le premier ministre Charest, qui a procédé à l'annonce hier à Thurso, a indiqué que la relance de l'usine était «une bonne nouvelle pour le secteur forestier».

«L'annonce qu'on fait aujourd'hui est importante, pas uniquement pour les travailleurs de l'usine [...], mais l'annonce d'aujourd'hui est importante pour l'avenir du Québec pour la raison suivante: vous allez ensemble, vous les travailleurs de l'usine, ouvrir une nouvelle fenêtre pour tout un nouveau secteur de développement pour le secteur forestier au Québec», a-t-il lancé aux travailleurs, qui se réjouissaient de leur retour prochain au travail.

M. Charest a par ailleurs assuré que les contribuables québécois seraient remboursés, puisqu'il s'agit d'un prêt de 102,4 millions avec intérêts, versé par Investissement Québec pour une dizaine d'années.

Le gouvernement fédéral avait été approché par Québec pour participer, mais aurait répliqué qu'il n'avait pas les budgets disponibles.

Le premier ministre québécois a d'ailleurs affirmé que, même si le fédéral a posé des gestes pour venir en aide à l'industrie forestière qui a particulièrement été malmenée depuis quelques années, il souhaiterait encore plus de la part d'Ottawa.

«Nous on a fait beaucoup dans l'industrie, et on n'est pas la seule province d'ailleurs à le dire, et on continue de penser que le gouvernement fédéral pourrait en faire davantage. Mais on ne peut pas attendre non plus après le gouvernement fédéral», a souligné M. Charest.

À voir en vidéo