UBS: une centaine de Canadiens se sont déjà confessés

Ce sont maintenant près d'une centaine de clients canadiens de la banque suisse UBS qui ont appelé le gouvernement fédéral pour se confesser au sujet de revenus non déclarés, a indiqué hier le ministre fédéral du Revenu, Jean-Pierre Blackburn.

Le programme de divulgation volontaire d'Ottawa, qui permet de passer aux aveux afin d'éviter des poursuites, a incité 99 personnes à se mettre à table. Jusqu'ici, les revenus non déclarés sont d'environ 25 millions, a ajouté le ministre lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes. C'est 10 millions de plus qu'il y a trois semaines et demie.

Le ministre Blackburn s'est adressé aux médias dans le cadre d'une tournée qu'il entreprend en Europe afin de rencontrer quelques homologues pour discuter de la lutte contre l'évasion fiscale. Il visitera le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne. L'objectif est d'«améliorer la coopération» avec les pays qui mènent le même combat.

Les efforts visant à combattre le recours malhonnête aux paradis fiscaux surviennent à un moment difficile au chapitre des finances publiques. Non seulement les gouvernements nagent-ils dans les déficits en raison des programmes de stimulation économique, mais les recettes fiscales ont connu une baisse.

La lutte contre l'évasion fiscale a profité d'un souffle nouveau l'an dernier lors d'une réunion des ministres des Finances du G20, où les argentiers ont convenu de s'en prendre aux pays qui ne font pas preuve de transparence.

Le mois dernier, le ministre Blackburn a indiqué à l'agence Reuters que l'enquête canadienne sur l'usage des paradis fiscaux a permis de dénicher les noms d'une centaine de Canadiens ayant apparemment utilisé une filiale de courtage de la Banque Royale pour envoyer de l'argent au Liechtenstein. Une fois là-bas, l'argent était déposé dans une banque locale.

L'affaire porte sur les agissements présumés de certains conseillers en Colombie-Britannique. La Banque Royale avait affirmé qu'elle n'a rien à se reprocher et qu'elle n'a jamais encouragé ses conseillers à promouvoir, auprès des clients, des pratiques telles que la mise sur pied d'entités au Liechtenstein. Prié de dire si d'autres pays en particulier étaient visés pour la présence de clients canadiens, M. Blackburn a été avare de commentaires hier. «Je voudrais être prudent à ce sujet pour ne pas étiqueter un pays de façon plus spécifique à l'égard de tel ou tel problème.»

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