Autre douche froide sur les marchés

Un homme d’affaires japonais devant un tableau électronique indiquant les cotes de la Bourse. À l’image de la Bourse de Toronto, le Tokyo Stock Exchange a chuté, hier.
Photo: Agence France-Presse (photo) Un homme d’affaires japonais devant un tableau électronique indiquant les cotes de la Bourse. À l’image de la Bourse de Toronto, le Tokyo Stock Exchange a chuté, hier.

Toronto — La Bourse de Toronto a culbuté hier pour une troisième séance consécutive, les investisseurs, de plus en plus convaincus que la reprise printanière est terminée, ayant retiré leurs profits dans pratiquement tous les secteurs.

L'indice composite S&P/TSX a chuté de 190,9 points, soit près de 2 %, pour clôturer à 9653,45 points. La reprise avait permis au TSX de grimper de jusqu'à 41 % à la mi-juin par rapport à ses creux touchés au début mars. Le parquet torontois semble maintenant traverser une correction et a retraité de 10 % par rapport à la mi-juin.

Le secteur de l'énergie a reculé de 2 %, les cours du pétrole ayant cédé du terrain pour une sixième séance consécutive après avoir touché la semaine dernière un pic de 73 $US. Le baril de pétrole brut a abandonné mercredi 2,79 $US à 60,14 $US à la Bourse des matières premières de New York, après que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) eut noté que la demande avait tellement chuté qu'il pourrait s'écouler quatre ans avant de revoir les sommets atteints en 2008.

Le dollar canadien a perdu 11 centièmes à 85,65 ¢US.

Les marchés new-yorkais ont mieux fait que Toronto hier, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles ayant avancé de 14,81 points à 8178,41 points, tandis que l'indice composite du Nasdaq, à forte composante technologique, a progressé d'un point à 1747,17 points. L'indice élargi S&P 500 a pour sa part retraité de 1,47 point à 879,56 points.

Les prix du pétrole ont donc continué de chuter hier, la hausse spectaculaire des réserves pétrolières américaines rappelant au marché la faiblesse de la demande. Sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX), le baril de light sweet crude pour livraison en août aligne désormais six séances d'affilée de recul, pendant lesquelles il a plongé de plus de 11 $US, soit environ 16 %.

Les opérateurs ont réagi aux statistiques hebdomadaires du département américain à l'Énergie, qui ont révélé une progression spectaculaire des stocks de produits pétroliers la semaine dernière aux États-Unis. Les réserves pétrolières se situent désormais au-dessus de leur niveau de février, quand les cours ont touché leurs plus bas niveaux juste, au dessus de 30 $US. Ajoutant à la déprime du marché, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a revu à la baisse ses prévisions de demande mondiale de brut à moyen et long terme en raison de la crise économique. Dans son rapport, le cartel estime que la consommation mondiale se situera en-dessous des 106 millions de barils par jour (mbj) en 2030 contre 113 mbj encore prévus l'an dernier.

Le juste prix selon le G8

Par ailleurs, les dirigeants du G8 sont tombés d'accord hier pour estimer qu'un juste prix du pétrole devait se situer entre 70 et 80 $US le baril, a affirmé hier une porte-parole du président russe Dmitri Medvedev. «Les dirigeants du G8 [...] se sont mis d'accord [sur le fait] que ce prix est juste», a déclaré à la presse Natalia Timakova, en marge du sommet du G8 de L'Aquila, en Italie.

Cependant, a assuré la Maison-Blanche, il n'y a rien dans la déclaration des dirigeants du G8 qui mentionne un prix «juste» du baril. M. Medvedev a indiqué à ses homologues que «réguler ces prix est très difficilement réalisable», a dit la porte-parole russe.

«Il y a bien eu une discussion sur les prix des biens et de l'énergie, mais je ne crois pas que vous trouverez quoi que ce soit dans la déclaration qui essaie d'établir un juste prix», a dit devant la presse un haut responsable de la Maison-Blanche, Michael Froman.

Le président français Nicolas Sarkozy et le premier ministre britannique Gordon Brown avaient réclamé hier la définition d'une «fourchette de prix» du brut, dans une tribune parue dans le Wall Street Journal.

Passés d'un record absolu de 147,50 $US en juillet à 32,40 $US en décembre, les cours du pétrole se sont graduellement raffermis depuis le début de l'année et évoluent actuellement autour de 60 $US.

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