Restructuration - GM s'entend avec ses travailleurs canadiens

Le constructeur automobile General Motors a obtenu jeudi des concessions de la part de ses syndicats américains, ce qui lui a permis de dénouer un des gros points de blocage de sa restructuration. Hier, ce sont les syndiqués du Canada qui ont consenti à réduire les coûts de la main-d'oeuvre, tout en conservant salaires et prestations de retraite.
Toronto — Le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) a confirmé hier matin la conclusion d'une entente avec General Motors du Canada sur la réduction des coûts de main-d'oeuvre.L'entente de principe survient au lendemain de la conclusion d'un pacte similaire aux États-Unis entre la maison mère de la compagnie et le syndicat des Travailleurs unis de l'automobile.
Ces ententes sont essentielles pour GM dans ses efforts pour obtenir une aide financière gouvernementale tant aux États-Unis qu'au Canada.
Selon Ken Lewenza, président des TCA, ces derniers développements permettront à GM de respecter les critères de coûts de main-d'oeuvre fixés par les gouvernements canadien et américain, et assurent le maintien des opérations des usines ontariennes d'Oshawa, St. Catharines et Woodstock.
«Nous avons préservé nos salaires. Nous avons préservé nos prestations de retraite. Nous avons préservé la majorité de nos avantages sociaux de base. Ce sont d'importantes victoires, qui n'auraient pu se concrétiser sans solidarité», a affirmé M. Lewenza en conférence de presse.
«L'entente pour restructurer notre régime de retraite, qui était sérieusement menacé, est une autre importante victoire», a ajouté le président du syndicat.
Le régime de retraite de GM Canada était déficitaire d'environ 4,9 milliards $CAN en novembre 2007, mais certaines dépêches ont fait état qu'il s'est élevé à 7 milliards $CAN après l'écrasement des marchés financiers l'an dernier.
Les détails spécifiques de l'entente n'ont pas été immédiatement rendus publics, mais M. Lewenza a précisé que les travailleurs canadiens subiraient des baisses de 15 à 16 $ de leur salaire horaire moyen. Ces diminutions s'ajoutent à une réduction de 7 $ de l'heure, négociée préalablement.
En mars, les syndiqués des TCA avaient conclu une entente avec General Motors, moins d'un an après avoir accepté un pacte de trois ans qui prévoyait un gel des salaires. Mais les deux paliers de gouvernement ont aussitôt réagi, disant que cette entente ne réduisait pas suffisamment les coûts de main-d'oeuvre.
General Motors, qui a reçu un prêt totalisant 15,4 milliards $US du gouvernement fédéral américain, doit soumettre à l'administration Obama, d'ici le 1er juin, un plan de restructuration qui lui permettrait de se restructurer sans avoir recours à la protection des tribunaux contre ses créanciers.
Les employés canadiens et américains devront ratifier ces ententes.