Le prix du pétrole risque de conduire Ryanair à une perte cette année

Londres — La compagnie irlandaise à bas coût Ryanair a prévenu hier que le pétrole cher risquait de la conduire à une perte cette année, tout en assurant que sa maîtrise toujours plus spartiate des coûts lui permettrait de sortir mieux que d'autres de la tourmente du pétrole cher.

Ryanair a annoncé hier une chute de 85 % de son bénéfice au premier trimestre achevé en juin, et elle a prévenu qu'au lieu de l'équilibre des comptes qu'elle espérait pour cette année, elle entrevoyait désormais un résultat compris «entre l'équilibre et une perte de 60 millions d'euros [90 millions $CAN]».

Le trafic a augmenté ce printemps, mais Ryanair paie lourdement la facture pétrolière, d'autant qu'elle a toujours refusé de pratiquer des surtaxes carburant comme les grosses compagnies.

Elle préfère taxer les bagages en soute et désormais même l'enregistrement, quitte à exaspérer le voyageur, tout en pratiquant des baisses de coûts qu'elle qualifie elle-même «d'agressives», des gels de salaires et des suppressions d'emplois.

Le directeur général, Michael O'Leary, a estimé que «les prix du pétrole restent soumis à une exubérance irrationnelle» même s'ils baissent actuellement. Il pense que «130 dollars le baril n'est pas un prix soutenable à moyen terme», mais avoue ne pas savoir «quand les prix vont descendre».

Il a réaffirmé que Ryanair n'appliquerait «jamais» de surtaxe carburant.

En revanche, le groupe se propose d'augmenter ses revenus en faisant payer les clients pour téléphoner à bord et en testant cet hiver des vols entièrement sans bagage en soute, ce qui permettrait de supprimer à la fois le personnel d'enregistrement et les bagagistes sur ces vols.

Ryanair n'admet qu'un seul bagage en cabine, sans exception pour les sacs à main ou les ordinateurs, dans une limite de 10 kilos.

À voir en vidéo