Le pétrole clôt la semaine sur de nouveaux records

New York — Le pétrole a clôturé la semaine sur de nouveaux records hier à New York sur des craintes de perturbations de la production au Moyen-Orient, au Nigeria et au Brésil.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude pour livraison en août a pris 3,43 $ par rapport à la clôture de la veille, pour finir la séance à 145,08 $.En séance, le cours du baril a dépassé pour la première fois le seuil historique des 147 $ à 147,27 $, un niveau inédit depuis la cotation du brut sur le Nymex en 1983.
L'évolution a été plus forte à Londres, où le baril de pétrole Brent, plus lourd et soufré — et donc normalement moins cher — a grimpé jusqu'à 147,50 $. Il a terminé sur un gain de 2,46 $ à 144,49 $.
Le pétrole vaut le double de son prix il y a un an des deux côtés de l'Atlantique.
Les investisseurs redoutent notamment une attaque de l'armée israélienne contre l'Iran, après que Téhéran eut effectué de nouveaux essais de missiles dont un Shahab-3 de portée suffisante pour atteindre Tel-Aviv, relève Phil Flynn de Alaron Trading.
L'Iran, quatrième producteur mondial de brut et deuxième exportateur au sein de l'OPEP après l'Arabie saoudite, avait affirmé la semaine dernière qu'il bloquerait le détroit d'Ormuz, où transite 40 % du pétrole mondial, en cas de conflit armé.
«Si quelque chose devait arriver, il est impossible de remplacer la production de l'Iran», avait averti jeudi Abdallah el-Badri, le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
En outre, au Nigeria, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend) a annoncé la fin d'un cessez-le-feu unilatéral ce soir à minuit, alors que Lagos a déjà perdu depuis deux ans un quart de sa production de pétrole et a été le mois dernier détrôné par l'Angola comme premier producteur africain.
Deux Allemands employés de la compagnie allemande de travaux publics Bilfinger Berger ont été enlevés vendredi matin dans le delta du Niger, la zone pétrolière dans le sud du Nigeria, a déclaré la société.
Le brut exploité au Nigeria est très prisé des marchés parce qu'il est «léger» et peu coûteux à raffiner.
«Aucun investisseur ne veut liquider ses positions, alors qu'il est certain que les violences vont reprendre», relève M. Fitzpatrick.
Au Brésil, la compagnie pétrolière publique Petrobras risque de devoir réduire sa production en raison d'une grève de cinq jours devant débuter lundi sur les principales plateformes pétrolières au large de l'État de Rio de Janeiro.
Ces plateformes fournissent 80 % de la production nationale de Petrobras.
Enfin, les cours ont été tirés par un nouvel effritement du dollar, plombé par les difficultés persistantes du secteur financier aux États-Unis. La perte de valeur de la devise américaine accroît le pouvoir d'achat des investisseurs hors zone dollar.
Un euro s'échangeait à 1,59 $ hier contre 1,57 la veille.