Inquiétudes sur la santé financière de Freddie Mac et Fannie Mae - La Fed n'interviendra pas, dit Bernanke

Le directeur de la Fed, Ben Bernanke, et Henry Paulson, le secrétaire au Trésor, lors d’une audition du Comité des finances de la Chambre des représentants.
Photo: Agence Reuters Le directeur de la Fed, Ben Bernanke, et Henry Paulson, le secrétaire au Trésor, lors d’une audition du Comité des finances de la Chambre des représentants.

Wall Street s'interroge sur les chances d'une nouvelle intervention gouvernementale pour venir en aide cette fois-ci à deux géants du secteur hypothécaire, Freddie Mac et Fannie Mae, qui ont plongé de 22 % et 14 % hier en raison d'inquiétudes au sujet de leur santé financière.

Quatre mois après le sauvetage de la banque d'affaires Bear Stearns orchestré par la Réserve fédérale américaine, le président de la Fed, Ben Bernanke, a toutefois affirmé à Washington qu'il n'en était pas question.

«Je ne crois pas du tout qu'une situation de ce type soit probable», a dit M. Bernanke lors d'une audition du Comité des finances de la Chambre des représentants, dont l'objectif était d'aborder le risque systémique et les marchés financiers.

Le vrai nom de Freddie Mac est Federal Home Mortgage Corporation. L'entreprise cotée en Bourse, qui achète des hypothèques conventionnelles auprès des prêteurs et les réemballent pour les vendre aux investisseurs de Wall Street, a vu le jour en 1970 grâce à une initiative du Congrès américain visant à promouvoir l'accès à la propriété. Les prêteurs — des banques, par exemple — se servent de l'argent pour financer de nouveaux prêts hypothécaires.

Quant à Fannie Mae, il s'agit de la Federal National Mortgage Association. Née en 1938 avec l'appui du gouvernement pour aider le secteur immobilier à combattre les effets de la Grande Dépression, cette compagnie joue essentiellement le même rôle que son concurrent.

Les deux joueurs achètent une quantité de prêts hypothécaires si élevée qu'ils possèdent ou garantissent environ la moitié des 12 trillions en hypothèques aux États-Unis.

Lehman Brothers

Les inquiétudes, qui germent dans la tête des investisseurs depuis plusieurs mois, ont de nouveau surgi lundi dans une note de recherche de Lehman Brothers, une banque d'affaires. Lehman a écrit qu'un changement comptable à venir pourrait forcer Fannie Mae et Freddie Mac à lever 46 milliards et 29 milliards de dollars respectivement.

«Ils ne connaîtront pas l'échec. On ne peut pas leur permettre de connaître l'échec», a dit hier le candidat républicain à la présidence américaine, John McCain, lors d'un arrêt dans sa campagne.

Ironiquement, Lehman Brothers a elle-même subi la foudre des marchés hier. La banque, plus petite que plusieurs de ses rivales à Wall Street, a reculé de 12 %. Au deuxième trimestre, elle a inscrit une perte de 2,8 milliards, attribuable notamment à son portefeuille hypothécaire.

Plusieurs médias financiers à New York rapportaient hier que certains grands clients inquiets de la solidité financière de Lehman Brothers songent — ou ont déjà commencé — à cesser de transiger avec la banque.

Parmi ces clients figure Pacific Investment Management (Pimco), un gestionnaire de titres à revenu fixe. Le fondateur de l'entreprise a toutefois affirmé sur les ondes de CNBC que non seulement celle-ci n'a rien changé à sa relation avec Lehman, mais qu'elle a participé à sa récente ronde de financement de six milliards de dollars.

Wall Street attend avec impatience la prochaine ronde de résultats trimestriels des banques, qui commence le 16 juillet avec la Wells Fargo et se termine le 22 juillet.

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