Les titres financiers et de l'énergie plombent la Bourse de Toronto

La Bourse de Toronto a été le théâtre d'une session volatile, hier, une poussée des titres de l'énergie et des finances ayant ultimement fait long feu, ce qui a plongé le TSX dans le rouge pour la journée. À New York, des préoccupations associées au secteur financier et des problèmes dans le secteur technologique ont nuit aux places boursières, même si le géant Alcoa a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes.

L'indice S&P/TSX a chuté de 198,93 points, à 13 610,84, après avoir pris jusqu'à 171 points en cours de séance. À New York, la moyenne Dow Jones a plongé de 236,77 points à 11 147,44, le Nasdaq a reculé de 59,55 points à 2234,89 et le S&P 500 a glissé de 29,01 points à 1244,69.

Le baril de pétrole a terminé en hausse de seulement 1 ¢US, à 136,05 $US, après avoir touché 138,28 $US en cours de séance.

La Bourse de New York a clôturé en forte baisse hier, inquiète de ce que lui réservent les banques, qui vont commencer à publier leurs résultats trimestriels à partir de la semaine prochaine: le Dow Jones a perdu 2,1 %, et le Nasdaq 2,6 %. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a pour sa part cédé 29,01 points, à 1244,69 points (-2,3 %).

L'indice vedette Dow Jones est tombé en séance à plus de 21 % de son record — de 14 198,10 points — atteint le 11 octobre. Scénario identique pour l'indice S&P 500 dont le plus haut est de 1576,09 points, inscrit le 11 octobre. Wall Street est ainsi entré dans une phase de pessimisme généralisé, le «Bear Market», définie communément par une chute de plus de 20 % du marché par rapport à son pic.

«L'évolution du pétrole était supposée influer principalement sur la tendance. Mais une fois que le pétrole a commencé à baisser, les investisseurs se sont tournés vers les entreprises», et en particulier les banques, a expliqué Mace Blicksilver, analyste chez MarbleHead Asset Management.

Talon d'Achille de Wall Street, les institutions financières ont été massacrées par les investisseurs, qui s'attendent à ce qu'elles annoncent dans les prochains jours de nouvelles dépréciations d'actifs d'envergure. Mais les incertitudes demeurent sur leur ampleur et sur combien d'argent frais elles vont devoir lever pour restaurer leurs bilans.

Déjà chahutés lundi, les deux organismes de refinancement de crédit hypothécaires Fannie Mae (-12,6 %) et Freddie Mac (-23,8 %) ont été massivement vendus. Selon les sources de marché, les deux groupes vont être contraints de lever de nouveaux fonds pour honorer leurs engagements.

Toujours dans le secteur financier, le titre de la banque d'investissement Merrill Lynch a chuté de 9,3 %, après que l'agence de notation Fitch eut menacé d'abaisser sa notation. Ses rivales Citigroup (-5,5 %), Lehman Brothers (-11,4 %), JP Morgan (-4,2 %), Morgan Stanley (-6,2 %), et Bank of America (-6,3 %) ont subi également la défiance du marché. Le titre du rehausseur de crédit MBIA a dégringolé de 12,8 % et le premier assureur mondial AIG de 4,6 %.

«Tant qu'on n'aura pas les résultats des grandes banques telles Merrill Lynch et Citigroup et des poids lourds de l'informatique, la volatilité et la nervosité vont continuer de caractériser le marché», estime M. Blicksilver.

Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 3,83 %, contre 3,88 % mardi soir, et celui à 30 ans à 4,43 %, contre 4,46 % la veille.

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