La CIBC prédit une période de stagflation pour la Bourse de Toronto

Toronto — La flambée des cours de l'énergie devrait punir la Bourse de Toronto cette année, prédit Marché mondiaux CIBC, les prix sans précédent de l'essence à la pompe provoquant un malaise économique généralisé.
Les titres des compagnies pétrolières devraient demeurer robustes mais de «larges pans du marché des valeurs mobilières» devraient souffrir d'un environnement «de plus en plus stagflationniste», indique par voie de communiqué l'économiste en chef et le stratège en chef de Marchés mondiaux CIBC, Jeff Rubin.M. Rubin a revu à la baisse ses prévisions et mise maintenant sur un indice composite S&P/TSX à 14 300 en fin d'année plutôt qu'à 15 200 comme précédemment. En outre, il prévoit maintenant que le TSX se situera à 15 250 points plutôt qu'à 16 200 en 2009.
La menace de «stagflation» — une période de croissance économique minime combinée à une poussée des prix — est associée aux prix de l'énergie, a précisé M. Rubin.
«La véritable menace pour l'économie ne provient pas de la crise hypothécaire et de ses retombées, a-t-il noté. Je pense que l'événement le plus important pour le commun des mortels sera le baril de pétrole à 200 $ US.» M. Rubin attend un baril de brut à 200 $ US en 2010, après une moyenne d'environ 150 $ US en 2009.
«Ça aura une multitude de répercussions sur le mode de vie des gens et sur les places boursières d'une manière ou d'une autre, a-t-il ajouté. On ne parle pas seulement de faire le plein à la pompe. Combien de fois les gens iront-ils au restaurant? Combien de cafés à 3,25 $ prendront-ils? Il y a une multitude de choses qui seront touchées.»
Les secteurs de l'aviation commerciale et de l'automobile seront les plus durement frappés, peut-on lire dans un nouveau rapport de Marchés mondiaux CIBC. «Le baril de pétrole à 150 $ US va faire de nombreuses victimes dans l'économie et sur les marchés», a-t-il prédit.
En octobre dernier, M. Rubin estimait que l'économie était en voie de se redresser, que le TSX toucherait les 15 000 points d'ici la fin de 2007 et les 16 200 points d'ici la fin de cette année.
Les prédictions de M. Rubin ne font toutefois pas l'unanimité. L'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, est ainsi nettement plus optimiste.
«C'est un peu exagéré de dire que nous avons au Canada des conditions stagflationnistes, a-t-il dit. La situation actuelle au Canada est une faible imitation de celle des années 1970. À l'époque, nous avions une récession profonde et une inflation supérieure à 10 %. Cette fois l'économie est au bord de la récession, sans y être, et l'inflation demeure dans la zone cible de la Banque du Canada.»
La Banque de Montréal prédit pour l'instant que le TSX atteindra 14 750 d'ici trois mois et 15 750 d'ici un an.