Le TSX plonge de 300 points

Toronto — Les craintes découlant d'une inflation alimentée par les cours de l'énergie et un ralentissement de la croissance des bénéfices ont matraqué la Bourse de Toronto, hier, plongeant le TSX nettement dans le rouge depuis le début de l'année 2008.

L'indice S&P/TSX a terminé la journée en baisse de 297,59 points, ou 2,1 %, à 13 712,8. Il perdait jusqu'à 370 points en cours de séance. Le TSX se trouve maintenant en déficit de 120 points par rapport à son point de départ de l'année. Il est aussi en recul de 8,5 % par rapport à son niveau à la clôture le plus élevé jamais atteint, à savoir 15 073 points — niveau atteint il y a moins de trois semaines.

Le plongeon d'hier s'ajoute à la glissade de 2,4 % enregistrée la semaine dernière et survient après que Marchés mondiaux CIBC eut revu à la baisse ses attentes pour le TSX cette année.

À New York, la Bourse a amorcé la semaine en baisse, sous l'effet d'un regain de défiance des investisseurs à l'encontre du secteur financier, à la veille du démarrage de la saison des résultats de sociétés: le Dow Jones a perdu 0,5 %, et le Nasdaq 0,1 %. Le Dow Jones a reculé de 56,58 points à 11 231,96 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 2,06 points à 2243,32 points, selon les chiffres définitifs de clôture. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui cédé 10,59 points à 1252,31 points (-0,8 %).

Les trois indices sont tombés en séance à leur plus bas depuis environ deux ans, alors même que la séance avait ouvert sur une note soutenue.

«Les échanges ont été très agités», a commenté Greggory Volokine, analyste chez le gestionnaire d'actifs Meeschaert Asset Management. Cette première séance de la semaine a en effet été rythmée — comme pendant tout le deuxième trimestre — par l'évolution du prix du pétrole et les incertitudes entourant la santé des valeurs financières, talon d'Achille de Wall Street.

Les investisseurs ont particulièrement mal accueilli une note de la banque d'affaires Lehman Brothers affirmant que les sociétés de refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae devraient lever chacune plus de 40 milliards de dollars pour faire face à leurs engagements respectifs, selon M. Volokine. Or les liquidités sont devenues rares, surtout que les institutions financières ont déjà amplement sollicité le marché depuis six mois.

«Les investisseurs hésitent désormais à se lancer à l'achat car il y a beaucoup d'inconnues, et aucune visibilité. Comment vont s'en sortir les valeurs financières toujours engluées dans la crise ? Comment les autres secteurs résistent-ils à la flambée des prix de l'énergie ? Le marché veut avoir des réponses», analyse pour sa part Patrick O'Hare de Briefing.com.

La publication des résultats trimestriels des entreprises, dont le coup d'envoi sera donné aujourd'hui par le géant de l'aluminium Alcoa, est ainsi très attendue.

Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 3,93 %, contre 3,97 % jeudi soir, et celui à 30 ans à 4,5 %, contre 4,53 % jeudi.

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