Marchés boursiers - Toronto retombe de 291 points

Les indices boursiers ont dégringolé, hier, face à d'autres nouvelles maussades suscitant la crainte pour le marché du crédit et la santé générale de l'économie américaine. À la Bourse de Toronto, le S&P/TSX a glissé de 291,20 points, à 13 582,69, alors qu'il était plombé par les services financiers. À Wall Street, le Dow Jones des 30 industrielles a dérapé de 315,79 points, à 12 266,39.

Alors que bruissent les rumeurs de stagflation, la Bourse de New York devrait être fixée la semaine prochaine sur l'état de l'économie américaine, avec la publication du rapport sur le marché du travail, l'une des mesures de la vitalité de l'activité économique.

Au cours de la semaine écoulée, marquée par une progression de l'inflation et un effondrement de la croissance à son plus bas niveau depuis 2002, l'indice vedette Dow Jones a perdu 0,9 %. Le Nasdaq, à forte composante technologique, a aussi connu une semaine terne (-1,4 %, à 2.271,48 points), de même que l'indice élargi Standard and Poor's 500, qui a cédé 1,7 %, à 1330,63 points.

Par rapport au désastreux mois de janvier, Wall Street a mieux résisté en février. Le Dow Jones n'a cédé que 3 %, contre 4 % en janvier, le Nasdaq 5 % (contre 9,9 %) et le SP 500 3,5 % (contre 6,1 %). Wall Street a enregistré toutefois son quatrième mois consécutif de baisse.

Baisse des taux

«La confiance a disparu, les choses vont vraiment mal», explique Mace Blicksilver, de MarbleHead Asset Management. Et d'énumérer le baril de pétrole, qui a dépassé le cap historique des 103 $US, et le dollar descendu à 1,52 $US pour un euro, un plus bas depuis le lancement de la devise européenne en 1999. «Comment expliquer que malgré une garantie de baisse des taux d'intérêt, les investisseurs vendent [les actions] au lieu d'en acheter?», s'interroge l'analyste.

Le président de la banque centrale (Fed), Ben Bernanke, a clairement ouvert la porte, mercredi et jeudi, à un assouplissement supplémentaire du loyer de l'argent pour stimuler l'activité économique. Or «la stagflation est devenue la nouvelle crainte des investisseurs. Ils redoutent que la Fed ne soit sur une corde raide, entre trop baisser ses taux et laisser bondir l'inflation, ou ne pas baisser assez et faire plonger l'économie en récession», résume Ethan Harris, de Lehman Brothers.

Pour Alec Young, de Standard and Poor's, «la plupart des signaux sont au rouge. On attend désormais l'emploi, qui doit nous renseigner où se situe l'économie.» Les analystes s'accordent pour dire que la publication de ces données, prévue vendredi, sera le rendez-vous crucial pour les investisseurs.

Si ces données sont plus mauvaises que prévu, «la sanction sera immédiate: une fuite des fonds d'investissement de la Bourse», prédit Lindsey Piegza, de FTN Financial.

Ce scénario «catastrophe» signifierait que «l'économie est entrée en récession et que le plan gouvernemental de relance de l'économie, qui ne sera effectif qu'au second semestre, va arriver trop tard et ne sera pas suffisant», souligne pour sa part M. Young.

Premier moteur de la croissance, la «consommation s'essouffle, des milliards de dépréciations d'actifs sont encore attendues chez les banques, l'immobilier continue de s'effondrer, si l'emploi sombre à son tour, on ne pourrait plus dire qu'on peut éviter la récession», développe-t-il.

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