La hausse du prix des céréales préoccupe la Coop fédérée
Le marché agricole mondial est devenu dangereusement inflationniste et cela préoccupe au plus haut point la Coop fédérée parce que 79 % de sa production est animale et se nourrit de céréales dont les prix pourraient grimper en flèche. Avec des réserves mondiales inférieures à 35 jours, le moindre incident climatique pourrait faire exploser les prix, constate Claude Lafleur, chef de la direction de la Coop fédérée.
On a fait état dans les médias, depuis quelques jours, de la montée du prix de la farine, qui ne compte en fait que pour 1 % dans le prix du pain. Cela n'est rien à côté du prix du boeuf, du porc et de la volaille. Si les chaînes de distribution peuvent rapidement augmenter leurs prix de détail, il en est autrement pour les producteurs de viande et les abattoirs, avec des cycles de neuf à 12 mois pour rattraper la hausse de leurs coûts. C'est ce qui fait peur à la Coop fédérée. Dans les productions sous gestion de l'offre, comme le lait, il y a des mécanismes pour ajuster les prix payés aux producteurs, mais pas dans le porc, ni dans le boeuf. Bref, tout cela risque d'avoir des répercussions sur l'alimentation dans plusieurs pays.La Coop fédérée maintient par ailleurs son engagement dans le développement des énergies renouvelables et encourage les coopératives agricoles à se positionner dans la production d'éthanol-maïs, afin d'être présentes sur ces marchés lorsque l'éthanol produit à partir des résidus agricoles et forestiers deviendra possible.
Par ailleurs, la Coop fédérée, qui avait déclaré une perte avant impôts et ristournes de 21,6 millions en 2006, a retrouvé la rentabilité en 2007 avec un excédent de 40,6 millions. Tous les secteurs ont contribué à la rentabilité, sauf celui du porc, qui a continué d'être déficitaire, malgré les sévères mesures de redressement dont le plein effet n'a pu se faire sentir pendant l'année. Les discussions dans la filière porcine se poursuivent, mais demeurent «difficiles» et la Coop fédérée attend le rapport de Guy Coulombe en rappelant que «les enjeux sont considérables et commandent impérativement de revoir nos modèles de production et nos mécanismes de mise en marché».