Marchés boursiers - Toronto ralentit sa glissade

La chute s'est poursuivie pour une quatrième séance de suite, hier, les marchés doutant qu'un plan d'aide de 145 milliards $US de l'administration Bush soit efficace pour empêcher l'économie américaine de passer en mode récession. À la Bourse de Toronto, le S&P/TSX a reculé de 58,51 points, à 12 737,12, après avoir retraité un moment d'environ 150 points. L'indice torontois a largué quelque 900 points (7 %) cette semaine. Le S&P/TSX et les principaux indices aux États-Unis ont en outre perdu tous leurs gains amassés depuis janvier 2007.

Wall Street, qui sort d'une nouvelle semaine douloureuse, va être assaillie par une pluie de résultats d'entreprises la semaine prochaine mais, une fois toutes les pertes des banques connues, pourrait commencer à réagir un peu moins à vif.

Sur la semaine écoulée, la faiblesse de la Bourse de New York est apparue bien installée, toute tentative de rebond se brisant sur des indicateurs économiques faibles, de nouveaux dégâts financiers chez les banques ou des diagnostics peu optimistes des dirigeants politiques. En cinq séances, dont quatre de repli consécutif, l'indice-vedette Dow Jones a encore perdu 4, % pour finir hier à 12 099,30 points. Le Nasdaq a également cédé 4,1 % sur la semaine, à 2340,02 points. Le S&P 500 a lui abandonné 5,4 %, à 1325,19 points, sa plus grande chute hebdomadaire depuis plus de cinq ans.

Deux semaines et demie après le début de l'année, les trois indices-vedettes de Wall Street ont tous reperdu les gains difficilement engrangés en 2007.

Pas rassurés

Après les milliards de dollars de pertes dévoilées cette semaine par les banques, Merrill Lynch et Citigroup en tête, les investisseurs n'ont visiblement pas été rassurés par les déclarations du président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, qui ont pourtant rendu «quasi certaine une baisse agressive des taux d'intérêt fin janvier», selon Lehman Brothers.

Dans la même veine, l'annonce par le président américain George W. Bush d'un plan de relance économique «aussi vite que possible» pour plus de 140 milliards $US n'a pas davantage stimulé le marché. «Pour l'instant, le marché est sceptique sur l'idée que de telles actions politiques peuvent empêcher une récession qui apparaît inévitable», décrypte Brian Bethune, économiste de Global Insight. «Les investisseurs se sont concentrés sur le court terme, mais une fois qu'ils commenceront à observer la situation dans son ensemble, ils verront beaucoup d'éléments positifs qu'ils ont pour l'instant négligés: un plan fiscal en préparation, une baisse à venir des taux d'intérêt, le dollar stable...», juge Marc Pado, analyste de Cantor Fitzgerald.

Cela laisse l'analyste envisager que «les choses commenceront à s'améliorer la semaine prochaine». Mais «la parade des résultats va prendre de l'ampleur», a rappelé Dick Green, analyste de la société d'informations financières Briefing.com.

Après les pertes sans précédent dévoilées par la majorité des grandes banques, la santé des autres secteurs économiques sera sous le feu des projecteurs: le secteur technologique (Texas Instruments, Apple, Microsoft), pharmaceutique (Johnson&Johnson et Pfizer), télécoms (Motorola, AT&T), automobile (Ford) ou encore énergétique (ConocoPhillips). Une fois les résultats des dernières institutions financières passées, avec Bank of America, Wachovia et American Express mardi, «la situation redeviendra plus confortable», a également jugé M. Pado.

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