Bush dévoilera aujourd'hui son plan de relance

Washington — Le président américain George W. Bush proposera aujourd'hui une série de mesures «temporaires et à court terme» pour stimuler l'économie américaine, a annoncé hier la Maison-Blanche. Le président dévoilera ce plan très attendu alors que les craintes de récession se font de plus en plus fortes aux États-Unis, au point que le président de la Réserve fédérale (Fed), Ben Bernanke, a apporté son soutien hier à un plan de relance rapide et temporaire.

M. Bush devrait ainsi dévoiler le type de mesures politiques envisagées, mais le porte-parole de la Maison-Blanche a averti qu'il ne fallait pas s'attendre à des propositions chiffrées. «Il va parler des principes, du genre de mesures qu'il pense efficaces. Il est trop tôt pour dire ce qu'il y aura dans le plan final», a-t-il affirmé. Selon le Wall Street Journal, les mesures préconisées par M. Bush comprendraient notamment une remise d'impôt de 500 $US par personne et des déductions pour permettre aux entreprises de défiscaliser une part importante — allant de 30 à 50 % — de leurs investissements en matériel.

La Fed

Plus tôt le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, avait plaidé pour un plan de relance rapide et temporaire face au danger d'une récession aux États-Unis, en jugeant «raisonnable» d'y consacrer jusqu'à 150 milliards $US.

«Je suis d'accord pour dire qu'une action budgétaire pourrait être utile sur le principe» afin de soutenir l'économie, a assuré M. Bernanke dans un discours devant la commission du Budget de la Chambre des représentants. Et il a laissé entendre qu'il ne faudrait pas lésiner sur les moyens. Selon lui, un plan de relance ayant une enveloppe de 50 à 150 milliards $US serait «un ordre de grandeur raisonnable d'un point de vue économique».

Républicains et démocrates peinent cependant à s'entendre sur les mesures à prendre. M. Bernanke a tenu à souligner qu'un plan devait respecter certains critères s'il voulait être efficace. Toute mesure mal conçue pourrait «être assez contre-productive» si elle donnait un coup de fouet à l'économie à contre-temps, ou si elle «compromettait la discipline budgétaire à long terme», selon lui.

C'est pourquoi M. Bernanke a jugé qu'un plan de sauvetage devait être «mis en place rapidement», afin que ses effets se fassent sentir «dans les douze mois». Des mesures budgétaires n'agissant pas immédiatement, «quels qu'en soient les mérites intrinsèques», porteront leurs fruits trop tard, a-t-il ajouté, dans une critique voilée des appels aux baisses d'impôts favorisées dans le camp républicain.

Le président de la Fed a par ailleurs redit qu'il était prêt à faire sa part du travail pour empêcher une récession dans la première économie mondiale. «Au vu des récents changements de perspectives économiques et des risques pour la croissance, des mesures de baisse des taux supplémentaires pourraient bien être nécessaires», a-t-il répété.

Les marchés parient sur une baisse d'un demi-point du taux directeur de la Fed lors de la prochaine réunion, les 29 et 30 janvier, ce qui le ramènerait à 3,75 %.

Détaillant ses prévisions, M. Bernanke a estimé que la crise de l'immobilier allait sans doute «continuer de freiner la croissance pendant une bonne partie de cette année». Du côté des entreprises, «les dépenses d'investissement risquent de ralentir dans les mois à venir», a-t-il ajouté. Au total l'économie américaine risque de tourner en sous-régime jusqu'au début 2009, a averti M. Bernanke, qui ne prévoit pas pour autant de récession.

Enfin, il a chiffré à 100 milliards $US environ les pertes liées à la crise de l'immobilier sur le marché des prêts subprimes à taux variables.

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