Subprimes: Merrill Lynch plonge dans le rouge

New York — La banque d'affaires Merrill Lynch a plongé dans le rouge en 2007 sous l'effet de lourdes dépréciations pour purger son exposition aux produits financiers à risques subprime, mais son nouveau p.-d.g., John Thain, a affiché hier son optimisme pour remonter la pente.

La perte nette annuelle est ressortie l'an dernier à 7,8 milliards, contre un bénéfice net de 7,5 milliards en 2006. Sur le seul quatrième trimestre, la société à l'enseigne du taureau a perdu 9,8 milliards.

La banque new-yorkaise a été très affectée par la perte de valeur des produits financiers complexes adossés aux crédits hypothécaires à risque. Elle a notamment déprécié la valeur de ces actifs pour 11,5 milliards au quatrième trimestre, après 7,9 milliards au troisième. Elle a aussi augmenté de 3,1 milliards ses provisions pour créances douteuses, portant le total de son effort sur le trimestre à 14,6 milliards, soit environ le tiers de la capitalisation boursière actuelle du groupe.

Le nouveau p.-d.g., John Thain, a jugé ces résultats «clairement inacceptables», mais a affiché «optimisme» et «confiance» pour les mois à venir. John Thain, ex-patron de la Bourse NYSE Euronext, a été débauché mi-novembre pour remplacer Stan O'Neal, poussé à la démission. Très respecté de Wall Street, il est attendu par le marché comme celui qui va «mettre de l'ordre» chez Merrill. «Notre première priorité était la situation de nos fonds propres», a-t-il expliqué lors d'une conférence téléphonique. «Nous avons fait en sorte d'être mieux capitalisés pour aborder 2008», a-t-il ajouté, faisant référence aux deux injections d'argent frais pratiquées par des fonds asiatiques depuis novembre, pour un total de 12,8 milliards.

Le p.-d.g. a aussi souligné la réduction «significative» de l'exposition de la banque aux produits adossés à des créances subprimes, qui ne dépassent plus 4,8 milliards fin 2007, contre 15,8 milliards fin septembre. «Il y a peu d'activité sur le marché [de ces produits]. Mais cela ne fait aucun doute que nous prévoyons de liquider le reste.»

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