Marchés boursiers - Toronto largue 242 points

De rudes glissades des titres miniers et de l'énergie ont secoué la Bourse de Toronto, hier, et le S&P/TSX a dérapé de 241,92 points, à 13 074,86. L'indice était tombé, la veille, de 381 points alors que la crainte d'une récession aux États-Unis reste vive à Toronto depuis le début de l'année, pareille éventualité pouvant couper le souffle aux exportations canadiennes.
«Nous savons que c'est mauvais, qu'il y en a encore probablement de cela à venir, que ce ne sera pas joli, en fait ce sera laid», a commenté Adrian Mastracci, de KCM Wealth Management, à Vancouver.La chute du TSX, hier, qui le rapproche des 13 000 points, amène le S&P/TSX à seulement 166 points au-dessus du niveau où il avait entrepris l'année 2007.
Le dollar canadien, après quelques séances de gains modestes, a fléchi, larguant 77 centièmes pour clore à 97,60 ¢US. Les cambistes se tournent ces temps-ci vers des devises jugées plus sûres comme le franc suisse, lequel remonte vers le point de parité avec le huard.
Aux États-Unis, la journée était plus calme. Un rapport de la Réserve fédérale évaluant la performance des régions a conclu que le ralentissement appréhendé de la croissance économique pourrait être moins brutal que ce qui était redouté.
Certains investisseurs se montraient enthousiastes, face à des résultats trimestriels meilleurs que prévu des banques JPMorgan Chase et Wells Fargo, lesquelles se révèlent moins exposées que plusieurs autres au créneau des hypothèques à risque.
À la cote new-yorkaise, le brut de référence a poursuivi sa descente, cédant 1,06 $US, à 90,84 $US le baril. Le département de l'Énergie a surpris en révélant que les réserves nationales de pétrole avaient grimpé, un premier bilan hebdomadaire haussier en deux mois. En cours de séance, l'or noir était descendu momentanément sous le cap des 90 $US avant de se redresser.
Wall Street
Pour sa part, la Bourse de New York a clôturé en baisse une séance fort volatile hier, partagée entre les résultats décevants du leader mondial des composants technologiques Intel et les pertes limitées de la banque d'affaires JP Morgan: le Dow Jones a perdu 0,3 %, et le Nasdaq, 1 %. Le Dow Jones a reculé de 34,95 points, à 12 467,22 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 23 points, à 2394,59 points. Le S&P 500, qui est plus représentatif de la tendance parce que plus large, a quant à lui cédé 7,76 points, à 1373,19 points (-0,6 %).
Le Dow Jones, le Nasdaq, et le S&P 500 ont perdu en séance tous leurs gains glanés en 2007. Le Dow Jones est même tombé un temps jusqu'à 12 392,27 points, en retrait sur les 12 463,15 points du 31 décembre 2006. Wall Street a ensuite réduit ses pertes, passant même dans le vert après la publication du Livre beige de la banque centrale américaine (Fed), qui a indiqué que l'activité économique avait légèrement progressé entre mi-novembre et fin décembre aux États-Unis.
Mais «les résultats décevants de Intel ont finalement repris le dessus en fin de séance, provoquant des ventes», a expliqué Art Hogan, analyste au cabinet Jefferies. Intel a pesé sur la tendance dès l'ouverture hier en faisant état d'un bénéfice trimestriel ressorti en deçà des attentes du marché, et n'a pas donné de prévisions précises sur ses ventes pour l'exercice en cours.
Déjà angoissés par la perspective d'une entrée en récession de l'économie américaine, que semblent annoncer les pertes colossales du secteur financier et l'essoufflement de la consommation (deux tiers de la croissance), les investisseurs ne peuvent plus désormais compter sur le secteur technologique pour compenser la mauvaise passe des autres secteurs de l'économie.
Les investisseurs ont ainsi hésité à interpréter favorablement le fait que la banque JP Morgan ait réussi à limiter les dégâts occasionnés par la crise du subprime.